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Catalogne : "Le problème, c'est qu'aujourd'hui il y a deux projets sur la table : soit l'indépendance, soit la répression"

Pour le conseiller catalan chargé des Affaires étrangères, Raul Romeva, "nous avons eu un résultat très clair. 90% de la population a voté pour l'indépendance de la Catalogne."

Article rédigé par franceinfo
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Raul Romeva, conseiller catalan chargé des Affaires étrangères. (WIKTOR DABKOWSKI / WIKTOR DABKOWSKI)

La Catalogne devra dire, jeudi 18 octobre, si elle a déclaré ou non son indépendance. C'est l'ultimatum fixé par Madrid face à l'ambiguïté du président catalan Carles Puigdemont. Lorsqu'il a pris la parole devant son Parlement, mardi dernier, il a affirmé que l'indépendance était "acquise", mais qu'il fallait la "suspendre". D'où les demandes de clarification du Premier ministre Mariano Rajoy, qui prévient que la suspension de l'autonomie catalane est une option très sérieuse.

Invité de franceinfo mercredi, Raul Romeva, conseiller catalan chargé des Affaires étrangères, a rappelé que le résultat du référendum, jugé illégal par Madrid, a été "très clair". "La proclamation de l'indépendance est un geste qui a été fait par la population", a-t-il estimé. "Ce qu'on saura demain, c'est tout simplement si M. Rajoy veut parler ou pas."

franceinfo : La Catalogne a-t-elle proclamé son indépendance ou pas ?

Raul Romeva : Il y a eu un vote très clair : le 1er octobre, plus de deux millions de personnes sont allées voter. Certaines d'entre elles ont été frappées, et même dans ces circonstances, nous avons eu un résultat très clair. 90% de la population a voté pour l'indépendance de la Catalogne.

La proclamation de cette indépendance est un geste qui a été fait par la population. Ce que le Parlement devait faire, c'était la confirmation de ce vote par la voie formelle.

Raul Romeva, conseiller catalan chargé des Affaires étrangères

à franceinfo

Puisque nous comprenons qu'il faut toujours résoudre cela par la voie négociée, nous avons fait une offre au chef du gouvernement Mariano Rajoy. Ce qu'on saura demain, c'est tout simplement si M. Rajoy veut parler ou pas.

Mais lui attend quelque chose de votre part, manifestement…

Mais la Catalogne lui a répondu très clairement. La population en Catalogne n'accepte plus le statu quo. Ce que nous voulons faire, c'est agir politiquement pour répondre à un problème politique. Est-ce que le gouvernement espagnol est prêt à faire de la politique, oui ou non ? Parce que la politique, c'est la seule voie qui peut nous faire sortir de ce scénario.

Quelle forme d'indépendance demandez-vous ?

La chose est très simple. Nous avons, depuis des années, une demande massive, légitime, de gens pacifiques, pour sortir du statu quo. Il y a une majorité claire qui demande que la Catalogne devienne un Etat. Le problème, c'est qu'aujourd'hui il y a deux projets sur la table : soit l'indépendance, soit la répression. Est-ce que quelqu'un croit que davantage de répression va faire que les gens arrêtent de demander l'indépendance ? Je ne crois pas. Si quelqu'un a une troisième possibilité, qu'il la mette sur la table ! Mais d'abord, il faut quand même qu'on puisse négocier la demande de plus de deux millions de personnes : c'est normal, c'est la politique, c'est la démocratie.

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