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Espagne : trois choses à savoir sur Isabel Diaz Ayuso, la "Trump espagnole" qui a remporté les élections régionales à Madrid

A 42 ans, elle est la nouvelle figure de proue du Parti populaire, le principal parti de l'opposition. Elle en incarne l'aile droite et s'est démarquée par sa gestion peu restrictive de la crise du Covid-19.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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La présidente de la région de Madrid, Isabel Diaz Ayuso, le 4 mai 2021 à Madrid (Espagne). (SENHAN BOLELLI / ANADOLU AGENCY / AFP)

C'est le nouveau visage de la droite espagnole. Isabel Diaz Ayuso a remporté, mardi 4 mai, les élections régionales à Madrid, qu'elle préside depuis 2019. "Un nouveau chapitre dans l'histoire de l'Espagne commence aujourd'hui", a déclaré l'élue de 42 ans, arrivée en tête avec plus de 44% des voix.

Franceinfo brosse le portrait de celle qui promet que "les jours sont comptés" pour le gouvernement de gauche de Pedro Sánchez.

Elle est souvent comparée à Donald Trump

Son style peu policé lui a valu d'être récemment comparée à l'ancien président américain. Dans un article publié à la veille du scrutin, un sociologue de renom membre du parti socialiste, José Félix Tezanos, la décrivait comme une personne ayant "un faible bagage intellectuel et politique", affirmant que sa popularité venait de "l'univers des tavernes",  des bars et des restaurants "que Madrid possède en abondance, peut-être plus que n'importe quelle autre ville du monde". Il dressait même un parallèle avec Donald Trump, voyant des "traits similaires" avec le parcours de l'ex-président américain, notamment le fait d'avoir atteint "des succès électoraux notables".

Durant la campagne, Ayuso a fait de la défense de "la liberté" face au "communisme" son slogan. Elle a donné libre cours à son populisme, en accusant les migrants de propager le Covid-19 (en espagnol) et en affirmant sans complexes qu'elle n'aurait aucun scrupule à s'allier à l'extrême droite si cela était nécessaire pour gouverner. Ce qui devrait être le cas, puisqu'elle n'a pas obtenu la majorité absolue de sièges. Vox, parti classé à l'extrême droite de l'échiquier politique espagnol, a annoncé mardi soir qu'elle pouvait compter sur ses voix au Parlement régional.

Son triomphe va encore accroître son influence au sein du PP, mais aussi augmenter le risque de frictions avec le leader du parti, Pablo Casado, qui s'efforce de modérer et de recentrer la ligne politique du PP.

Sa gestion de la crise sanitaire est peu restrictive

En Espagne, la politique de santé est aux mains des régions. Un levier dont Isabel Diaz Ayuso s'est servi comme tremplin. Elle a su mettre à profit cette situation pour résister pied à pied aux initiatives du gouvernement de gauche, qui souhaitait imposer des restrictions strictes pour freiner l'épidémie de Covid-19.

Elle a ainsi tout fait pour permettre aux commerces, et notamment aux bars et aux restaurants, de rester ouverts, au nom d'une sorte de "modèle madrilène", un art de vivre qui, ces derniers mois, a attiré à Madrid les touristes de nombreux pays, notamment de France, excédés par les restrictions. Sa détermination à protéger l'économie locale lui a valu la reconnaissance éternelle des secteurs concernés. A tel point qu'une chaîne de restaurants du centre de Madrid a baptisé une pizza la "Madonna Ayuso".

Ses détracteurs, eux, mettent en avant la sombre situation sanitaire de la région de Madrid, qui, avec quelque 15 000 décès du Covid-19 sur un total de 78 000 pour toute l'Espagne et près de 700 000 cas sur un total de 3,5 millions, présente le pire bilan des 17 régions du pays.

C'est une ancienne journaliste sportive

Isabelle Diaz Ayuso a fait beaucoup de chemin depuis ses modestes débuts en politique, lorsqu'elle s'occupait du compte Twitter de Pecas, le Jack Russell terrier de la présidente régionale de l'époque, publiant ses réflexions canines sur l'actualité.

Née le 17 octobre 1978 à Madrid, où elle a étudié le journalisme et obtenu un diplôme de communication politique, elle a d'abord travaillé dans le journalisme sportif, ainsi qu'en Irlande et en Equateur, avant d'adhérer au mouvement de jeunesse du PP, alors dirigé par l'actuel leader du parti, Pablo Casado. Elue députée régionale en 2011, elle a creusé son sillon jusqu'à devenir tête de liste aux élections de 2019.

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