En Espagne, un ancien gynécologue est jugé pour avoir participé à un vaste trafic de bébés volés sous le régime de Franco.
"Où est mon frère ? Où est mon frère ?" Devant le tribunal de Madrid (Espagne), des dizaines de personnes scandent et réclament justice. À l'intérieur, mardi 26 juin, un homme de 85 ans, ancien obstétricien, comparaît. Il est le premier, cinquante ans après la fin du franquisme, à être jugé dans l'affaire des bébés volés. Ce trafic entamé sous la dictature concernerait des dizaines de milliers d'enfants, nouveau-nés retirés à leurs parents et déclarés morts avant d'être adoptés par des familles stériles proches du régime.
2 000 plaintes
Le chef psychiatre des armées de Franco accusait les opposants de transmettre aux enfants le gène communiste, "le gène rouge du marxisme" et préconisait de les séparer au plus tôt de leur mère. Plus de 2 000 plaintes ont été déposées et, même si le procès représente un mince espoir, la majorité des plaintes resteront sans issue. En 1993, dans l'équivalent espagnol de l'émission Perdu de vue, une ancienne prisonnière républicaine avait pourtant pu retrouver sa fille, après 52 ans de séparation et de recherches. L'espoir repose désormais sur les tests ADN pour beaucoup d'enfants sans réponses.
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