Pesticides : "Il y a une omerta totale sur la réalité de ce qui est utilisé à côté de chez soi lorsqu'on habite à la campagne", dénonce Générations futures

L'association Générations futures publie mardi un rapport sur les pesticides dans l'air.
Article rédigé par franceinfo
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Un agriculteur traite son champ avec des pesticides, non loin d'habitations. (photo d'illustration) (REMY GABALDA / AFP)

L'association Générations futures publie, mardi16 janvier, un rapport sur l'exposition des riverains aux pesticides dans l'air. "Il y a une omerta totale sur la réalité de ce qui est utilisé à côté de chez soi lorsqu'on habite à la campagne", dénonce son porte-parole, François Veillerette, sur franceinfo. "Il n'y a pas de norme pour les pesticides dans l'air, donc on a l'impression qu'il y a une exposition humaine qui passe sous les radars", ajoute-t-il.

D'après les conclusions de l'étude de Générations futures, "30, 40, 50, 60 mètres, même 70 mètres du bord de la parcelle ne suffisent pas à protéger des pesticides qui sont largués dans l'air par les pulvérisations", rapporte François Veillerette. "Ça nous inquiète beaucoup pour les riverains de ces zones cultivées qui, eux, ne sont protégés que par des zones non traitées de cinq ou dix mètres, pas plus", poursuit-il. En France, les agriculteurs doivent respecter des zones non traitées le long des habitations. Elles mesurent entre cinq et dix mètres de large en fonction du type de culture. Générations futures demande l'instauration de zones tampon de 150 mètres.

Pour une refonte des textes et plus de transparence sur l'utilisation des pesticides

L'ONG a fait des relevés dans l'air au bord des champs cultivés et traités avec des produits phytosanitaires. Elle a détecté "jusqu'à 35 pesticides dans le Nord, dans la région d'Hazebrouck", selon François Veillerette. "On trouve beaucoup de pesticides très utilisés actuellement comme le glyphosate", complète-t-il. Dans les départements du Rhône et de la Gironde, ce sont des fongicides très utilisés dans la viticulture qui ont été détectés. Ce sont "des produits suspectés d'être cancérogènes, toxiques pour la reproduction ou perturbateurs endocriniens", souligne le militant.

Générations futures plaide "pour une refonte des textes sur l'utilisation des pesticides", explique son porte-parole. L'association attend "depuis quelques semaines" un "nouveau plan Écophyto qui soit réellement ambitieux" pour "qu'on arrive enfin en France à diminuer de manière forte l'utilisation des pesticides dans l'agriculture".

"On ne peut pas aujourd'hui avoir accès aux registres d'épandage qui sont tenus par les agriculteurs", déplore François Veillerette qui dénonce une "aberration". Pour Générations futures, "ça devrait être consultable par les riverains qui sont exposés à des produits par leur environnement et qui doivent pouvoir s'en protéger".

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