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Glyphosate : "On fait tout pour convertir les agriculteurs à d'autres pratiques" affirme la présidente de la FDSEA du Vaucluse

Sophie Vache a réagi sur franceinfo au classement de l'association Générations futures qui indique que son département est le premier utilisateur de glyphosate de France. "Des efforts sont faits pour moins l'utiliser" a-t-elle affirmé. 

Article rédigé par franceinfo
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Un pulvérisateur envoie des pesticides dans un champ en avril 2018. (CHRISTIAN WATIER / MAXPPP)

"On fait tout pour convertir les agriculteurs à d'autres pratiques", a indiqué mardi 20 novembre sur franceinfo Sophie Vache, viticultrice en agriculture biologique à Sorgues, et présidente de la fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) du Vaucluse. D'après le classement des "Glyphawards" publié par l'association Générations futures et révélé mardi par franceinfo, son département est celui où l'on a acheté le plus de glyphosate en 2017 par rapport à la surface cultivée.

Classement des départements consommateurs de glyphosate par rapport à la surface cultivée. (STEPHANIE BERLU / FRANCEINFO)

Franceinfo : Qu'est-ce que cette "récompense" vous inspire ?

Sophie Vache : Cela m'inspire déjà que la méthode de calcul [de Générations futures] n'est pas tout à fait exacte puisqu'elle agglomère les produits utilisés pour les jardins privés, donc on n'est pas tout à fait dans le secteur agricole. De même, elle prend en compte uniquement le siège social des entreprises qui sont agréées. Le Vaucluse utilise du glyphosate, évidemment, mais on est quand même très loin des doses de ce produit, parce qu'il s'utilise à 4 litres par hectare, et que là, on est autour d'1 litre et demi par hectare, d'après leurs calculs. Oui, on l'utilise, mais il y a des efforts qui sont faits en ce sens pour moins l'utiliser. Ça dépend de notre surface agricole. Il y a d'autres départements, dans les plus bas du classement, qui ont beaucoup de prairies et de parcours pour les animaux. C'est comptabilisé comme de la surface agricole, mais on n'utilise aucun produit sur ces terres-là.

Cela veut dire que certains agriculteurs ne peuvent pas se passer du glyphosate ?

Il y a certains secteurs où la réflexion économique vaut, puisqu'on est des professionnels et on est des agriculteurs, on ne fait pas seulement ça pour notre plaisir. Il y a des territoires où il est plus facile d'utiliser du glyphosate que d'aller travailler le sol. Je pense à des secteurs qui sont cultivés en terrasse, où là, utiliser des travaux mécaniques, c'est plus compliqué. Donc oui, là, on va faire appel à des molécules chimiques.

Se prépare-t-on suffisamment à la sortie du glyphosate dans le Vaucluse ?

Je crois que c'est une préoccupation de Générations Futures, et c'est la nôtre avant tout, car oui, il va y avoir une interdiction. D'ores et déjà, les agriculteurs s'y préparent. Si vous voulez des chiffres un peu plus intéressants, le Vaucluse fait partie des départements les plus impliqués en agriculture biologique. On est le 4e ou 5e département en nombre d'exploitations, le 10e en termes de surfaces agricoles. Donc oui, on s'en préoccupe, et on fait tout pour convertir les agriculteurs à d'autres pratiques. On essaie de trouver des solutions au niveau de la FDSEA avec un contrat de solutions qu'on met en place dans les exploitations. Des solutions mécaniques, le travail du sol, et d'autres alternatives avec d'autres produits qui ne contiennent pas de molécules chimiques. Ils existent déjà ou vont arriver sur le marché. Le tout fait que l'on avance en ce sens-là.

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