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Le réchauffement climatique pourrait favoriser les émissions de gaz hilarant en Arctique

Des chercheurs ont étudié des échantillons de tourbe prélevés en Laponie finlandaise, pour tenter de comprendre les conséquences du réchauffement climatique sur les émissions de protoxyde d'azote, un puissant gaz à effet de serre.

Article rédigé par franceinfo
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Une vue aérienne du permafrost sibérien, près de la ville de Tcherski (Russie), le 28 août 2007. (REUTERS  STAFF / REUTERS)

L'information pourrait prêter à sourire, mais elle est plutôt inquiétante. En raison du réchauffement climatique, une quantité toujours plus importante de gaz hilarant –le protoxyde d'azote– risque d'être relâchée dans l'atmosphère, révèle une étude parue dans les Proceedings of the National Academy of Sciences (en anglais), mardi 30 mai, relayée par le site Quartz (en anglais). Ce protoxyde d'azote (N20) est enfermé dans le pergélisol (ou permafrost), des sols dont la température se maintenait toute l'année sous les 0 °C. Or ces sols sont de plus en plus soumis au dégel, en raison du réchauffement climatique.

Les chercheurs ont réalisé seize prélèvements de pergélisol en Laponie finlandaise, qu'ils ont congelés puis réchauffés. Selon leurs travaux, les émissions de protoxyde d'azote sont d'autant plus probables que la surface de la tourbe est vierge en végétation. En effet, "les plantes absorbent l'azote du sol et réduisent le stock disponible pour la production de protoxyde d'azote, commente la chercheuse Carolina Voigt, interrogée par ABC (en anglais). Les plantes sont donc très efficaces pour réduire les émissions de protoxyde d'azote."

Une menace en cas de dégel du pergélisol

"Les régions à forte probabilité d'émission de N2O couvrent un quart de l'Arctique", relèvent les auteurs de l'étude, tout en ajoutant que ce gaz possède un pouvoir de réchauffement 300 fois plus important à celui du dioxyde de carbone. Pour l'heure, ce gaz n'est pas pris en compte dans les modèles des climatologues, car les quantités d'émission sont jugées négligeables, contrairement au méthane, qui inquiète beaucoup les scientifiques. Mais le dégel croissant du permafrost pourrait changer la donne.

Un autre chercheur interrogé par ABC précise toutefois que cette étude ne peut livrer que des informations partielles à la compréhension du phénomène, car les échantillons de pergélisol ont été congelés et réchauffés en laboratoire. Peter Grace estime qu'il existe encore une incertitude, en raison des différences selon les spécificités du terrain, notamment "l'étendue des tourbières".

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