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La contre-expertise de Greenpeace sur le nucléaire français

Les deux experts mandatés par l'association saluent les efforts faits pour assurer la sécurité en cas d'accident grave. Ils déplorent néanmoins certaines carences pour des événements de moindre ampleur.

Article rédigé par franceinfo
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Centrale nucléaire du Tricastin (Rhône), plus important site d'enrichissement d'uranium en Europe, le 4 avril 2011. (PHILIPPE DESMAZES / AFP)

Après l'Autorité de sûreté nucléaire, la Cour des comptes et la commission "Energies 2050", Greenpeace rend à son tour son rapport sur le nucléaire français, une expertise publiée lundi 20 février par Europe 1. L'association antinucléaire y dresse une "analyse critique des évaluations complémentaires de sûreté menées sur les installations nucléaires françaises après Fukushima".

Deux experts, mandatés par Greenpeace, ont épluché les évaluations rendues publiques par le gouvernement en novembre dernier. Pour Greenpeace, le rapport prend bien en compte les accidents graves liés à des catastrophes naturelles, mais élude en revanche la question des accidents de moindre importance.

Un bon point, la "transparence"

"Le rapport de Greenpeace loue l’effort de transparence des autorités : les deux spécialistes qui ont réalisé la contre-expertise ont eu accès à toutes les informations dont ils avaient besoin", écrit Europe 1. "De quoi réussir, peut-être, à 'conduire un véritable processus d’expertise pluraliste', écrivent-ils, ce qui constitue un vrai changement".

Concernant les accidents graves, Greenpeace salue le travail de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire et des exploitants de centrales. Europe 1 indique qu'après Fukushima, "les scénarios d’accidents liés à des séismes ou des inondations ont été étudiés de façon systématique, avec des détails sur la façon d’empêcher des rejets radioactifs importants".

Un mauvais point, l'âge des centrales pas pris en compte

Le rapport est moins tendre avec d'autres domaines étudiés : "Tout le travail a été mené uniquement derrière des ordinateurs, personne n’étant allé voir sur place l’état des centrales", regrettent les deux experts.

Par ailleurs, les conséquences d’erreurs humaines, d’actes de malveillance ou de pannes n’auraient pas été pris en compte. Idem pour les accidents moins graves tels que les risques d’incendie, d’explosion (notamment d’hydrogène) ou encore de "rupture dans le circuit primaire et secondaire de refroidissement".

Dernière grande critique : le rapport ne tient pas compte du vieillissement des centrales nucléaires, qui peut pourtant aggraver les conséquences des accidents. Enfin, Greenpeace déplore que le scénario d’une contamination radioactive dépassant largement le périmètre de la centrale, comme ce fut le cas à Fukushima, n’ait également pas été examiné.

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