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Eva Joly reporte son voyage à La Réunion pour cause de G20

La candidate d'EELV à la présidentielle, Eva Joly, a fait savoir mercredi qu'elle n'irait pas vendredi comme prévu à La Réunion en raison de la crise de la zone euro
Article rédigé par Dominique Cettour-Rose
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Les deux responsable EELV, Cécile Duflot et Eva Joly, à Rennes le 15 octobre 2011. (DAMIEN MEYER / AFP)

La candidate d'EELV à la présidentielle, Eva Joly, a fait savoir mercredi qu'elle n'irait pas vendredi comme prévu à La Réunion en raison de la crise de la zone euro

Mme Joly, également présidente de la commission développement au parlement européen, doit assister au G20, dominé par cette crise, qui se déroule jeudi et vendredi à Cannes. Elle pourrait remettre son voyage au mois de février 2012, comme prévu initialement avant que l'incendie du Maïdo ne l'incite à avancer son séjour.

En pleine polémique sur l'insuffisance des moyens déployés à La Réunion en proie aux incendies et "devant l'ampleur de l'incendie et le désastre écologique", Eva Joly a décidé de venir soutenir l'ensemble des Réunionnaises et des Réunionnais", avait annoncé mardi EELV-Réunion dans un communiqué.

Polémique sur l'insuffisance des moyens déployés

Eva Joly et Cécile Duflot avaient dénoncé dimanche, au nom d'EELV, "la réaction dramatiquement insuffisante de l'Etat et des autorités locales" face à l'incendie du Parc national qualifié de "véritable catastrophe nationale". Elles avaient réclamé du gouvernement l'envoi de moyens supplémentaires, notamment aériens, pour combattre les flammes qui, en une semaine, ont déjà ravagé 2.700 hectares du Parc national de la Réunion, classé au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco pour ses nombreuses espèces endémiques.

Depuis ce week-end, socialistes, communistes et écologistes, auxquels se sont joints lundi plusieurs élus locaux de droite, ont fait enfler la polémique, jugeant incompréhensible de ne pas solliciter le bombardier d'eau Dash-8 de la Sécurité civile.

Lundi soir, le ministre de l'Intérieur Claude Guéant a finalement annoncé l'envoi de deux avions bombardiers d'eau Dash sur l'île pour "accélérer l'extinction du feu". Ces appareils étaient réclamés par de nombreux Réunionnais, notamment par le biais d'une pétition sur internet ayant recueilli près de 7.000 signatures.

Claude Guéant a ainsi pris à contre-pied le préfet de La Réunion et la ministre de l'Ecologie Nathalie Kosiusko-Morizet qui jusqu'à lundi assuraient que les avions Dash n'étaient "pas adaptés" à des zones accidentées et montagneuses comme celles du Parc national de la Réunion.

"Le ministère n'a pas pris la mesure du drame"

Interrogé sur ce revirement, le préfet de La Réunion, Michel Lalande, a répondu que "le préfet est le représentant du gouvernement, il exprime la position du
gouvernement", laissant entendre que le non-engagement des avions Dash relevait d'une décision prise à Paris. Il s'est toutefois "réjoui" de leur déploiement après avoir dans un premier temps qualifié lundi d'"extrêmement mitigé" le bilan de l'intervention du Dash 8 en 2010, dans le même secteur. Il avait fallu aux pompiers trois semaines pour inonder les 800 hectares ravagés par les flammes et empêcher les reprises de feu.

Cette fois, le député socialiste Victorin Lurel estime que "le ministère de l'Outre-mer a réagi bien tardivement à la progression de l'incendie à la Réunion, sans pour autant prendre la réelle mesure du drame". Sur les ondes locales ou les réseaux sociaux, les Réunionnais ont crié leur colère. "On se sent sous-Français, sous-équipés", a écrit l'un d'eux sur Google.

Le premier des deux bombardiers d'eau Dash est parti pour La Réunion mardi matin de Marignane (Bouches-du-Rhône) et arrivera mercredi soir, a fait savoir le porte-parole du ministère de l'Intérieur, précisant que le second partirait mercredi matin, selon une information du Figaro. Un détachement de 170 pompiers envoyé de métropole est déjà arrivé mardi à Saint-Denis.

La ministre de l'Outre-mer, Marie-Luce Penchard, est attendue dans l'île mercredi et jeudi pour faire le point sur l'incendie du Parc national désormais "contenu", selon la préfecture de l'île. "A travers ce site exceptionnel du patrimoine naturel de l'île, ce n'est pas seulement la Réunion qui se voit frappée au coeur, c'est la France", a déclaré la ministre dans un communiqué.

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