Bure : une opération lancée pour évacuer les opposants au projet d'enfouissement de déchets nucléaires
Le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, a annoncé la nouvelle dans un communiqué.
La gendarmerie a lancé, jeudi 22 février, une opération pour "mettre fin à l’occupation illégale du Bois-Lejuc", un bois où sont retranchés des opposants au projet d'enfouissement de déchets nucléaires de Bure (Meuse), a indiqué le ministère de l'Intérieur dans un communiqué. Cette opération "vient mettre à exécution une décision de justice du tribunal de grande instance de Bar-le-Duc", précise le communiqué. Elle a débuté à 6h15, avec 500 gendarmes.
Sous l'autorité de la préfète de la Meuse, une opération menée par la @Gendarmerie a débuté ce matin à 6h15 visant à mettre fin à l’occupation illégale du Bois-Lejuc, site destiné au projet d’intérêt national Cigéo, situé nord de la commune de #Bure.
— Gérard Collomb (@gerardcollomb) 22 février 2018
Ce bois de 221 hectares doit accueillir, si l'Etat valide le projet, la zone "puits" du projet Cigeo, l'un des deux sites visibles en surface de la "poubelle nucléaire". Des ascenseurs et des cheminées d'aération doivent, à terme, remplacer les hêtres, chênes et autres charmes de cette forêt feuillue.
"Cela ne va rien changer à notre détermination"
Contacté par franceinfo, Jean-François Bodenreider, président de l'association Les Habitants vigilants et opposé au projet, dénonce une "opération ridicule".
Le fait d'expulser par la violence des gens qui occupent le site ne va que déplacer le problème, et ne rien changer à notre détermination.
Jean-François Bodenreiderà franceinfo
L'occupation des lieux a débuté en juin 2016, lorsque l'Andra, l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs, a commencé à défricher la forêt et à la ceindre d'un mur. Ces travaux avaient déclenché une première occupation du bois, puis une seconde à l'automne 2016. Une dizaine de militants vivaient depuis dans le bois.
L'agence doit réaliser des forages exploratoires dans la forêt afin de récolter des données en vue du dépôt de la demande d'autorisation de création du site, prévue pour 2019. Des forages rendus pour l'heure impossibles par l'occupation du bois. Saisi en référé par l'Andra, le TGI de Bar-le-Duc avait rendu en avril une décision d'expulsion du Bois-Lejuc.
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