Réchauffement climatique : l'objectif de sortir des énergies fossiles "n'est pas négociable", plaide Emmanuel Macron dans une tribune
"Aucun pays n'acceptera de placer sa population dans l'impasse sociale et économique pour protéger la planète." Dans une tribune publiée dans Le Monde, vendredi 29 décembre, Emmanuel Macron assure que "nous devons accélérer en même temps sur le plan de la transition écologique et de la lutte contre la pauvreté", afin d'enrayer le réchauffement climatique. A savoir : "réduire nos émissions de dioxyde de carbone, viser la neutralité carbone en 2050, sauver notre biodiversité et lutter contre la pauvreté et les inégalités".
Trois semaines après que la communauté internationale s'est engagée à "s'éloigner des énergies fossiles dans les systèmes énergétiques, d'une manière juste, ordonnée et équitable" lors de la COP28 à Dubaï, le chef de l'Etat a rappelé que la France doit, comme l'ensemble des pays du G7, "sortir du charbon en 2030, sortir du pétrole en 2045 et sortir du gaz en 2050".
"Les pays les plus avancés, qui sont aussi ceux qui ont le plus émis de CO2 depuis la révolution industrielle, doivent sortir des énergies fossiles. Cet objectif n'est pas négociable si nous voulons tenir les objectifs de l'accord de Paris."
Emmanuel Macrondans une tribune publiée dans "Le Monde"
Les énergies fossiles issues des activités humaines sont la principale cause des émissions de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique. Les rapports du Giec prônent ainsi une réduction drastique de ces émissions afin d'atteindre l'objectif de limiter le réchauffement de l'atmosphère à 1,5°C d'ici la fin du siècle, que la communauté internationale s'est fixé en 2015 dans l'accord de Paris.
Transformer l'économie mondiale
Pour aider les pays émergents à abandonner le charbon, "nous devons accélérer le financement des énergies renouvelables mais aussi de l'énergie nucléaire, dont le rôle est clé car il s'agit d'une énergie à la fois pilotable et décarbonée", poursuit Emmanuel Macron, qui plaide pour une transformation des économies mondiales à la lueur de la crise climatique et pour une réforme de la gouvernance financière mondiale.
"Cela suppose d'aller au-delà de la traditionnelle 'aide publique au développement'."
Emmanuel Macrondans une tribune publiée dans "Le Monde"
"Nous avons commencé à changer les règles de la dette pour suspendre les paiements en cas de choc climatique dans les pays les plus fragiles. Nous avons changé le mandat des banques multilatérales de développement, comme la Banque mondiale, pour qu'elles prennent plus de risques et qu'elles mobilisent davantage l'argent privé", liste-t-il encore.
"Nous avons besoin d'une clause climatique dans nos accords commerciaux, car nous ne pouvons pas à la fois imposer le verdissement à nos industries et libéraliser les échanges de produits polluants à l'international."
Emmanuel Macrondans une tribune publiée dans "Le Monde"
"Les pays qui disposent des plus grandes réserves de carbone et de biodiversité, notamment dans les trois grands bassins de forêts tropicales, doivent obtenir beaucoup plus de ressources en échange de la conservation de ces réserves vitales", ajoute-t-il encore.
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