Climat : la consommation de charbon explose et les pays émergents pèsent pour les deux tiers de la demande totale

Cette énergie hautement polluante a atteint un record de consommation cette année d’après le rapport annuel de l’Agence internationale de l’énergie.
Article rédigé par Etienne Monin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Le charbon est déchargé d’un navire au terminal de charbon du port de Lianyungang (Chine), le 15 décembre 2023. (STR / AFP)

Il y a à la fois une bascule et une rupture dans le circuit de consommation du charbon. Il y a vingt ans, l’Europe et les États-Unis étaient des inconditionnels du charbon. Aujourd’hui, c’est la Chine, l’Inde et l’Asie du sud-est. Il y a donc deux mondes qui se font face aujourd'hui et le fossé se creuse dans la dépendance au charbon. Cette situation risque d’accroître les divergences déjà fortes autour des objectifs climatiques.

Cette année, les pays émergents ont pesé pour les deux tiers de la demande totale. C’est en augmentation de 5% pour la Chine, de 8% pour l’Inde, de 11% pour l’Indonnésie. Ce charbon a permis de produire de l’électricité qui a été en forte demande cette année, mais aussi de l’acier et du ciment, d’après l’agence internationale de l’énergie.

Dans ce monde du charbon, la Chine reste la locomotive. Elle est responsable à elle seule de la moitié de la consommation. L’Europe, elle, a baissé de 20% sa demande. Même déclin pour les États-Unis. Le charbon reste l’énergie la plus polluante. Il est responsable de 41% des émissions de CO2.

Le règne sans fin du charbon ?

L’Agence internationale de l’énergie indique que nous assistons à un pic de la consommation et que la clé de voûte reste la Chine puisqu'elle est le plus gros consommateur et qu'elle développe à pas de géant les énergies renouvelables. L’Agence de l’énergie estime que, dans deux ans, la Chine devrait avoir opéré un basculement. Elle devrait baisser sa consommation de charbon de plus de 2% au profit des énergies éoliennes ou solaires.

On avance donc vers un trio Europe, États-Unis, Chine qui bascule sur le renouvelable ou le nucléaire, à côté de l’Inde et de l’Indonésie qui devraient sensiblement augmenter leur consommation de charbon. Ce qui veut dire que la baisse, si elle est confirmée, sera limitée. Il faudrait faire plus pour espérer tenir les engagements de l’accord de Paris, signé il y a huit ans. Pourtant, il y a deux ans, lors de la COP26, le charbon avait été l’énergie à abattre.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.