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COP24 : "Si on veut respecter les objectifs, le niveau d'ambition actuel au plan mondial est très insuffisant"

La COP24 a mis sur les rails, samedi, l'accord de Paris, mais a minima. Et selon des experts, elle a montré un manque d’ambition politique pour relever les efforts face au réchauffement climatique. 

Article rédigé par Anne-Laure Barral
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
La COP24 à Katowice (Pologne) le 13 décembre 2018. (SADAK SOUICI / LE PICTORIUM / MAXPPP)

La communauté internationale a adopté, samedi 15 décembre, les règles d'application de l'accord de Paris sur le climat lors de la COP24 à Katowice (Pologne). Un accord a minima puisque la conférence n'a pas donné lieu à de nouveaux engagements de la part des États.

La COP24 s'achève sans ambition - un reportage d'Anne-Laure Barral

Dans cette conférence climat, encore plus que dans les précédentes, ce qui frappe, c’est le paradoxe entre la lenteur des débats techniques et l’urgence à réduire la pollution, plaidée par les scientifiques, comme Jean-Pascal Van Ypersele, climatologue belge et ancien membre du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec). Il a porté pendant toute la conférence une cravate avec cette inscription : "J’aime 1,5°". "C'est quasiment le nouvel objectif de l'accord de Paris, explique-t-il, puisque cet accord disait qu'il faut essayer rester bien en dessous de deux degrés et si possible, en dessous d'un réchauffement d'un degré et demi." Le climatologue rappelle que le Giec a fourni un rapport "où il a montré noir sur blanc que c'était effectivement beaucoup mieux, et pour les humains, et pour les écosystèmes de viser cet objectif-là".

Je pense que les règles sont très importantes, mais le niveau d'ambition est au moins aussi important.

Pascal Van Ypersele, climatologue

à franceinfo

"Et le niveau d'ambition actuel, au plan mondial est très insuffisant, si on veut respecter les objectifs. C'est effectivement très inquiétant", analyse Jean-Pascal Van Ypersele

Les chiffres sont têtus

Aujourd’hui, les émissions de CO2 réchauffant l’atmosphère sont reparties à la hausse alors que le monde devrait commencer à les réduire. Les États-Unis sont attentistes, le Brésil sur le départ, des pays pétroliers ont bien ralenti les débats et l’Europe est restée sur sa réserve. Mais pour Laurence Tubiana, ancienne négociatrice en chef de l’accord de Paris, il reste le principal. "Je trouve qu'il résiste incroyablement cet esprit de Paris, assure-t-elle. Tout le monde est sérieux et dit ce qu'il fait, dans le même cadre, bien sûr en adaptant les conditions à ce que chacun peut faire puisque nous avons des économies de tailles très différentes. Et en même temps, il y a un cadre clair de coopération internationale, parce qu'on en a besoin."

Ce qu'il y a de mieux encore, c'est que depuis Paris, il y a beaucoup plus d'acteurs qui s'engagent à être à émission nette zéro en 2050. Ce sont des villes, des entreprises, des régions, des gouvernements.

Laurence Tubiana

à franceinfo

Certes, la COP24 accouche d’un nouveau manuel pour cet accord universel à agir pour le climat, sans sanction, sans ambition politique immédiate. Une coalition d’environ 80 pays, dont la France, s’est engagée à faire des efforts pour 2050. Mais pour tout de suite, pour 2030, là c’est plus difficile.

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