COP27 : "La France devrait tout faire, sauf se poser en donneuse de leçon", déclare Greenpeace
La France ne tient pas ses objectifs en matière d'émissions de gaz à effet de serre. Pire, elle encourage la consommation d'énergies fossiles, rouvre des centrales à charbon et va recourir au gaz de schiste, énumère le porte-parole climat de Greenpeace France qui estime qu'elle ne doit donc pas s'exprimer à la COP27.
"La France devrait tout faire sauf se poser en donneuse de leçon", lance Clément Sénéchal lundi 7 novembre sur franceinfo. Le porte-parole climat de Greenpeace France réagissait aux propos d'Emmanuel Macron qui a affirmé quelques heures avant sa prise de parole officielle à Charm El-Cheikh (Égypte) lors de la COP27, vouloir "mettre la pression sur les pays riches non européens pour leur dire de payer leur part".
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La prise de position du président français est "absolument toxique", avance Clément Sénéchal pour qui "la France et aucun pays ne devraient venir parler à la tribune des Nations unies, simplement pour rejeter la faute des autres pays". Surtout que le pays présidé par Emmanuel Macron a, lui aussi, des choses à se reprocher. La France, fière d'avoir trouvé un accord lors de la COP21 à Paris, "refuse d'accroître ses objectifs climatiques alors que c'était une obligation déterminée dans l'accord de Paris", rappelle le porte-parole climat de Greenpeace France. "La France réduit ses émissions de gaz à effet de serre beaucoup trop lentement pour respecter ses objectifs".
Un budget 2023 "deux fois plus défavorable à l'environnement"
Clément Sénéchal prend l'exemple du "plan de finances rectificatives cette année qui a encouragé la consommation d'énergies fossiles avec la ristourne à la pompe. On a un budget 2023 qui sera deux fois plus défavorable à l'environnement que le budget précédent. On a rouvert des centrales à charbon sur le territoire. On prévoit un terminal flottant au Havre qui va rapporter du gaz de schiste... La France devrait tout faire, sauf se poser en donneuse de leçons".
Mais la France, bien entendu, n'est pas la seule à contredire ses promesses faites en 2015 lors de la COP21. Ce qui provoque une "forme d'impatience et de colère" au sein de Greenpeace à l'encontre des pays riches. "Année après année, les engagements mis sur la table pour l'instant nous emmènent à +10,5% des émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030, alors qu'il faudrait les baisser de 45%. On voit les subventions aux énergies fossiles qui ne cessent d'augmenter et des pays comme la France continuent encore de soutenir ces énergies sont les premières responsables du réchauffement climatique".
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