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Construction de l'A69 : 10 associations déposent un premier recours sur le fond du projet autoroutier

Les associations opposées au projet de construction de l'A69 reliant Toulouse à Castres ont déposé un recours sur le fond. Un précédent recours sur l'abattage d'arbres sur le tracé de l'infrastructure avait lui été rejeté au mois de mars.
Article rédigé par franceinfo
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Manifestation contre le projet de l'A69 entre Toulouse et Castres, le 22 avril dernier. (LAURENT DARD / MAXPPP)

10 associations, dont Attac, Les amis de la terre, France nature environnement notamment, ont déposé ce lundi 19 juin un premier recours, devant le tribunal administratif de Toulouse, sur le fond du projet de construction de l'A69, l'autoroute qui doit relier Toulouse et Castres, selon les informations de France Inter. Un premier recours en référé devant le Conseil d'Etat, portant sur l'abattage d’alignements d’arbres sur le tracé de la future autoroute, avait été rejeté au mois de mars dernier.

Les opposants contestent ce projet qui va artificialiser, selon eux, plus de 300 hectares de terres agricoles ou naturelles. Pour Atosca, le concessionnaire de l'autoroute, seuls 110 hectares sur les 300 sont concernés par la chaussée en enrobé, le reste correspond à l'emprise foncière, talus, merlons et accotements notamment.*

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Alice Terrasse, l'avocate des associations, dénonce notamment la raison impérative d'intérêt public majeur défendu par l'Etat et le concessionnaire : "le désenclavement du bassin Castres Mazamet". L'avocate affirme que "le bassin Castres Mazamet n'est pas un bassin de vie enclavé". Elle dénonce au contraire le fait que le tracé de l'autoroute "porte atteinte à des centaines d'espèces protégées, pour certaines en voie d'extinction". "Si cette raison impérative tombe, le projet tombe avec", assure Alice Terrasse. 

"Les recours sont loin d'être épuisés"

Thomas Digard, du collectif d'opposants La Voie est libre, espère, avec cette action en justice, convaincre l'Etat de stopper les travaux préparatoires. Selon lui, "il est encore temps de suspendre" les travaux. Il pointe "les carences" et "approximations" du dossier présenté lors de l'enquête publique. 

Selon l'avocate, il faudra compter plusieurs années au tribunal pour examiner le dossier sur le fond. Mais pour Alice Terrasse, "les recours sont loin d'être épuisés". Si les travaux débutent vraiment, notamment dans les zones protégées, ce recours au fond permettra de déposer des référés pour les faire cesser. "C'est le vrai début du combat qui ne cessera pas jusqu'à ce que le projet soit définitivement abandonné", espère l'avocate. 

De son côté, Atosca, le concessionnaire de l'autoroute, indique à France Inter être prêt à défendre devant le tribunal ses engagements en faveur de l’environnement.

Le cabinet du ministre des Transports rappelle lui qu'il passe en revue tous les projets autoroutiers au prisme des nouveaux critères environnementaux.

"Ce projet avancera mais on peut faire aussi un certain nombre d'ajustements, d'améliorations, d'adaptations", avait estimé fin mars Clément Beaune, le ministre des Transports.

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