Pêche interdite dans le golfe de Gascogne : "C'est une attaque en règle" contre "la pêche artisanale française", dénonce le Comité national des pêches

Invité lundi sur franceinfo, le président du Comité national des pêches Olivier Le Nezet estime que "les cétacés ne sont pas en danger dans le golfe de Gascogne".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un bateau de pêche, le 8 mai 2020 à Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques). (PHILIPPE ROY / PHILIPPE ROY)

"Près de 450 navires" sont concernés par l'interdiction de pêche dans le golfe de Gascogne sur décision de justice pour préserver la population de cétacés et notamment les dauphins, annonce lundi 22 janvier sur franceinfo Olivier Le Nezet, président du Comité national des pêches et des élevages marins.

La pêche est interdite pendant quatre semaines dans le golfe de Gascogne sur décision de justice. France Nature Environnement (FNE), Sea Shepherd, Défense des milieux aquatiques (DMA) et la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) ont déposé des recours devant le Conseil d'État, en référé et sur le fond. "La gestion des pêches ne peut pas se faire devant les tribunaux", réagit Olivier Le Nezet.

"C'est une attaque en règle de certaines associations environnementales qui ne sont pas là pour défendre la petite pêche, mais plutôt pour être les fossoyeurs de la petite pêche et de la pêche artisanale française et européenne", dénonce le président du Comité national des pêches.

Olivier Le Nezet estime que "les cétacés ne sont pas en danger dans le golfe de Gascogne", s'appuyant notamment sur le rapport des scientifiques du Conseil international pour l’exploration de la mer (CIEM). Pourtant, cet organe scientifique qui surveille les écosystèmes de l'Atlantique nord et le niveau des stocks de poissons, avait estimé en 2020 que les demandes des ONG sont "dans l'ensemble adaptées" pour mieux protéger ces cétacés.

"Une décision incompréhensible"

Pour autant, Olivier Le Nezet ne comprend pas cette décision : "Il n'y a pas de danger urgent pour la population de petits cétacés sur les vingt dernières années. Donc cette décision est d'autant plus incompréhensible". Il appelle "à trouver des solutions pour tout le monde pour éviter une catastrophe sociale. Il y aura des dizaines de milliers d'emplois qui vont être en jeu, qui risquent de dénaturer complètement le territoire et le littoral", met-il en garde.

Le président du Comité national des pêches et des élevages marins demande aux associations environnementales de cesser de "harceler les pêcheurs en mer", car ils sont "tous là pour aller pêcher et nourrir la population. Il y aura un impact sur le prix du poisson. Il y aura un impact durable aussi parce que ces associations favorisent le poisson de pays tiers qui viennent de la Chine ou d'ailleurs, qui aujourd'hui sont toujours dans une pêche illégale et qui représentent 40% de la pêche industrielle dans le monde", explique Olivier Le Nezet.

Le juge qui a interdit la pêche dans le golfe de Gascogne s'est appuyé sur le Conseil international pour l'exploration de la mer, organisme scientifique de référence qui estime que les filets utilisés en surface sont bien à l'origine d'environ 20% des captures accidentelles de dauphins. Ce problème "est pris à bras-le-corps depuis 2017 par des professionnels" de la pêche, dit-il. "C'est par l'expérimentation technologique, mais aussi de connaissance que nous arriverons à trouver des solutions pour éviter les captures accidentelles. Car les pêcheurs ne sont pas là pour aller pêcher des petits cétacés", conclut-il.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.