Mois sans pêche dans le Golfe de Gascogne : pour le Comité national des pêches, ce n'est pas comme ça "qu'on va trouver des solutions"

Les pêcheurs français et étrangers du golfe de Gascogne s'apprêtent à rester au port pour un mois à partir de lundi. Le but : préserver les cétacés et notamment les dauphins.
Article rédigé par franceinfo
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Un bateau de pêche à quai à Saint-Jean-de-Luz, dans le Golfe de Gascogne (photo d'illustration) (IROZ GAIZKA / AFP)

"Ce n'est pas en interdisant la pêche qu'on va trouver des solutions technologiques pour éviter les captures accidentelles" de cétacés, affirme jeudi 18 janvier sur franceinfo Olivier Le Nezet, président du Comité national des pêches maritimes. Les pêcheurs français et étrangers du golfe de Gascogne s'apprêtent à rester au port pour un mois à partir de lundi 22 janvier. Le but : préserver les cétacés et notamment les dauphins.

Une gestion "ubuesque"

"Ce n'est pas en bloquant les bateaux le long du quai qu'on va avoir les capacités à trouver des solutions qui permettent d'éviter ces captures qui - je le rappelle - sont minimes", se défend Olivier Le Nezet. Il affirme que des rapports "mettent en avant qu'il n'y a pas d'urgence à mettre en place des mesures d'interdiction de pêche" puisque "le stock et la population de cétacés dans le golfe de Gascogne sont stables depuis 20 ans". Il indique donc que le Comité va déposer "des recours sur le fond" contre cette interdiction.

Concernant l'indemnisation des professionnels du secteur, le président du Comité se veut rassurant : "Le conseil d'État a rendu un jugement qui impose à l'état d'indemniser les professionnels". Toutefois, même si les producteurs seront bien payés, Olivier Le Nezet pense à toute la filière : "Notre souhait est aussi de protéger la mise en marché et la filière avale pour éviter un effondrement de toute la filière". "L'État doit répondre présent", selon lui. Olivier Le Nezet trouve par ailleurs "ubuesque" que la gestion des pêches "soit faite devant les tribunaux".

L'interdiction ne concerne pas tous les pêcheurs

Le président du Comité national des pêches parle d'"impact majeur" pour les professionnels de la pêche obligés de rester au port pendant un mois. Toutefois, il rappelle que cette interdiction ne concerne pas tous les pêcheurs et pas toutes les activités, seulement celles qui utilisent "des engins de pêche à risque définis par le Conseil d'État". "Il y aura toujours des chaluts de fond qui seront à la pêche ou des ligneurs ou des palangriers".

Pour préserver les dauphins, les pêcheurs français et étrangers du golfe de Gascogne, du Finistère à la frontière espagnole, seront cantonnés au port pendant un mois à partir de lundi 22 janvier et ce jusqu'au 20 février. Une première depuis 1945. Cette mesure vise à réduire les décès de petits cétacés pris accidentellement dans les filets.

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