Protection des dauphins : la suspension des dérogations de pêche dans le golfe de Gasgogne "change beaucoup de choses", se réjouit un juriste de France Nature Environnement

Invité de franceinfo samedi, Romain Ecorchard se réjouit de la suspension par le Conseil d'Etat des dérogations de pêche dans le golfe de Gascogne en janvier prochain.
Article rédigé par franceinfo
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Un dauphin échoué sur une plage, en Vendée, en 2018. (RICOLLEAU MARIE-GABRIELLE / MAXPPP)

La suspension des dérogations de pêche dans le golfe de Gasgogne "change beaucoup de choses", se réjouit samedi 23 décembre sur franceinfo Romain Ecorchard, juriste à l'association France Nature Environnement. Le Conseil d'État, saisi en référé, a suspendu vendredi des dérogations figurant dans un arrêté gouvernemental qui interdit à certains bateaux de pêcher dans le golfe de Gascogne en janvier prochain, les jugeant "trop importantes" pour réduire les captures accidentelles de dauphins.

Cette suspension concerne désormais "environ 300 navires sur la période du 20 janvier au 20 février, qui auraient pu continuer à pêcher", explique Romain Ecorchard, "des gros engins qui capturent des cétacés en mer, dauphins et marsouins", et qui peuvent les tuer. Avec les dérogations délivrées par l'Etat, cette interdiction de pêcher n'aurait concerné "que dix bateaux", selon le juriste, sur les "1 000 qui pêchent dans le golfe de Gascogne".

"On n'est pas encore sortis de la menace"

"Normalement, ceux qui pourront pêcher pendant la période ne sont pas censés être dangereux" pour les cétacés, mais "on n'est pas encore sortis de la menace", prévient Romain Ecorchard. Pour lui, cette période va permettre de "contrôler l'efficacité de cette mesure". Le juriste chez France Nature Environnement rappelle qu'il y a eu "1 300 échouages [de cétacés] l'année dernière", ce qui équivaut à "10 000 morts" en tout, selon lui.

Enfin, Romain Ecochard répond à la colère des pêcheurs concernés, dont certains proposent de renforcer les dispositifs d'effarouchement, qui existent déjà. "Il faut les maintenir", concède le juriste, "mais il faut coupler cela avec une fermeture, une fermeture totale de la pêche et pendant une durée suffisamment longue". Enfin, il accuse "le secrétariat d'Etat à la mer" d'avoir menti aux pêcheurs "en leur faisant croire qu'ils allaient pouvoir continuer à pêcher".

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