La raffinerie Total de Grandpuits entame un virage vert, les syndicats parlent de greenwashing
La raffinerie Total de Grandpuits (Seine-Maritime) a engagé un virage vert dans sa production, provoquant notamment la suppression de nombreux postes dans l'usine. Les syndicats dénoncent du "greenwashing".
À Grandpuits (Seine-Maritime), 150 postes vont être supprimés dans la raffinerie Total. La direction a promis qu'il n'y aurait aucun licenciement ni mobilité forcée, mais indiqué qu'il s'agissait du prix à payer pour passer aux énergies vertes. Terminé, donc, la transformation de pétrole brut dans la raffinerie et place désormais au photovoltaïque, au biocarburant ou encore au bioplastique. Mais pour la CGT, Total fait de la communication. "Ça va juste être une vitrine. En réalité, les carburants finis vont arriver, par bateau, par super tanker, du Moyen-Orient, d'Afrique et vont continuer à alimenter des dizaines d'années la France", déplore Adrien Cornet, délégué CGT de la raffinerie Grandpuits
Produire 40 % d'électricité en 2050
Du côté de la direction du groupe, on se défend. "Ce n'est pas du tout du greenwashing, c'est un projet ambitieux durable, industriel, ambitieux. Ici on vient faire un projet industriel, on vient fournir du carburant aérien, faire voler des avions avec des composants qui ont une empreinte carbone beaucoup plus faible", met en avant Jean-Marc Durand, le directeur de la raffinerie Total de Grandpuits.
Un projet vert sur le papier, mais pourra-t-il produire autant d'énergie ? Pour l'électricité, il y aura deux centrales solaires qui pourront alimenter l’équivalent d'une ville de 30 000 habitants. Le biocarburant produirait, lui, 400 000 tonnes par an alors qu'aujourd'hui, la raffinerie produit 4 800 000 de tonnes de pétrole brut chaque année. Total engage un virage vert, mais actuellement dans le groupe, la production énergétique équivaut à 55 % de pétrole, 40 % de gaz et 5 % d'électricité. L'objectif est de passer d'ici 2050 à 40 % d'électricité notamment.
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