Enfants-soldats : la pandémie a accentué le phénomène
En 2020, l'ONU a recensé 8 521 enfants enrôlés par des groupes armés en Afrique et en Asie. Une situation accentuée par la pandémie qui a provoqué de la déscolarisation et des problèmes financiers pour les familles.
C’était il y a une vingtaine d’années. La Sierra Leone est en pleine guerre civile. Ibrahim a alors 15 ans lorsque des rebelles attaquent son village, le capturent et en font un soldat. "Il était midi et c'est la première fois que j’ai vu quelqu'un se faire tuer juste devant moi. C'était un vieil homme de ma ville. Ce jour-là, ils m'ont pris et mon donné une arme", explique-t-il. En 2020, 8 521 enfants ont été recrutés et utilisés selon l’ONU. Principalement en Somalie, en Birmanie, en Syrie ou en Centrafrique. Derrière ces chiffres, ce sont des filles et des garçons dont on détruit l’enfance, asservis sexuellement et forcés à tuer. En 2020, 12 643 enfants ont pu être libérés de leur bourreaux.
Le Covid en partie responsable
"La pandémie est venue accentuer le phénomène par la déscolarisation d’abord, et les difficultés économiques ensuite. Des familles sont parfois tentées de laisser leurs enfants rejoindre ces groupes qui leur font des promesses fallacieuses de soin de nourriture et d’éducation", explique Camille Romain des Boscs, Directrice générale de l’ONG Vision du Monde. "L’intensification des conflits et leur multiplication ont effectivement augmenté le nombre d’enfant. Un sur cinq dans une situation de conflit et donc risque accru d’être enrôlé", déplore-t-elle.
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