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"Loukachenko est capable de tout" : les opposants au régime biélorusse s'inquiètent d'un recours à la violence

Le président sortant Alexandre Loukachenko, dont la réélection est toujours aussi contestée, a réagi en qualifiant dimanche les manifestants de "rats", se montrant une Kalachnikov à la main. Ses opposants redoutent une répression de la part du gouvernement.

Article rédigé par Eric Biegala
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une vidéo de la présidence biélorusse montrant Alexandre Loukachenko portant un gilet pare-balles, une kalachnikov à la main, à Minsk, le 23 août 2020. (AFP PHOTO / BELTA)

Les images d'Alexandre Loukachenko sortant de son hélicoptère, gilet pare-balles sur le dos et une Kalachnikov à la main à sa résidence à Minsk, diffusées par les médias du pouvoir dimanche 23 août, n'ont pas vraiment surpris. Alors qu'au moins 100 000 personnes se sont réunies dans la capitale pour demander son départ, le pésident sortant a qualifié les manifestants de "rats". 

La menace de brutalité à l'encontre des manifestants qui contestent sa réélection n'est pas une menace en l'air : la répression des premiers jours après le scrutin à déjà fait six morts et près de 70 disparus. Le ministre lituanien des Affaires étrangères Linas Linkevičius s'en offusque : "Employer la force contre les citoyens c'est vraiment brutal. Il devrait comprendre que ce ne n'est ni acceptable ni tolérable dans un État européen, quel que soit son régime."

Le ministre lituanien des Affaires étrangères lituanien accueillait à Vilnius le numéro deux de la diplomatie américaine, Stephen Biegun, qui n'a pas hésité à condamner "les violations des droits de l'homme et les brutalités que nous avons pu voir en Biélorussie depuis les élections et nous appelons le gouvernement de Biélorussie à relâcher tous les prisonniers politiques qu'ils retiennent actuellement."

"Il peut encore lâcher ses chiens"

Il y aurait actuellement plus de 3 000 opposants derrière les barreaux en Biélorussie et pour Mihail Prokudin, jeune activiste biélorusse basé à Vilnius, les menaces de Loukachenko ne sont pas à prendre à la légère. Il se prépare même au pire. "La liberté ne vient pas sans sacrifice", assure-t-il. La police, les forces anti-émeute ou le KGB ne sont pas intervenus dimanche 23 août contre la manifestation de Minsk mais ça ne veut pas dire qu'ils resteront l'arme au pied. "Bien sûr, il peut encore lâcher ses chiens et tirer sur les gens. Il est capable de tout."

On sent bien qu'il craint pour son pouvoir. Il sait qu'il a du sang sur les mains et qu'il répondra de ses crimes devant la loi.

Mihail Prokudin, activiste biélorusse

à franceinfo

Mais Mihail Prokudin en est certain : les jours de Loukachenko sont comptés comme ceux de tous les régimes autoritaires. "Ces régimes tombent tous, tôt ou tard, affirme l'opposant. De manière différente à chaque fois, mais ils ont tous leurs points communs et Loukachenko ne fait pas exception."

Une seule chose de sûre : l'opposition biélorusse n'appelle aucunement à un renversement par la force d'Alexandre Loukachenko. Elle semble attendre que son régime s'effondre de lui-même.

Les opposants au président Loukachenko s'inquiètent d'un recours à la violence - le reportage d'Eric Biegala

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