Biélorussie : des dizaines d'interpellations après l'investiture surprise de Loukachenko
Le président, dont la réélection est contestée, a prêté serment dans le plus grand secret.
Ils manifestaient contre la prestation de serment surprise du président Alexandre Loukachenko. Plus de 150 opposants ont été arrêtés, mercredi 23 septembre. Plusieurs milliers de personnes ont défilé dans la soirée contre le chef de l'Etat sur l'avenue des Vainqueurs, dans le centre de la capitale biélorusse, Minsk.
Des canons à eau sont entrés en action et des policiers antiémeutes encagoulés ont procédé à des dizaines d'arrestations. Au moins deux personnes ont été blessés par des coups de matraque, selon des témoins interrogés par l'AFP. Du gaz lacrymogène a également été utilisé. L'ONG de défense des droits humains Viasna a recensé au moins 153 arrestations, en grande majorité à Minsk, mais également à Mogilev, Gomel et dans d'autres villes.
Une prestation de serment en catimini
De nombreux manifestants portaient de fausses couronnes en carton sur la tête, dans une allusion à la prestation de serment du président Loukachenko. "Nous ne t'avons pas choisi !", "Tu n'a pas pris tes fonctions, tu es juste devenu complètement sénile !", était-il écrit sur les pancartes.
Fait exceptionnel, la cérémonie d'investiture d'Alexandre Loukachenko n'a été annoncée mercredi qu'une fois terminée, par l'agence de presse d'Etat Belta puis la présidence. Dans la matinée, le cortège présidentiel avait défilé à toute vitesse sur l'artère principale de Minsk, fermée au public, et les forces de l'ordre avaient été déployées en nombre autour de la présidence.
Plusieurs Etats européens ont dénoncé l'obstination de l'autocrate biélorusse, Berlin déclarant "ne pas le reconnaître", faute de "légitimité démocratique". Le Département d'Etat américain a déclaré que les Etats-Unis "ne peuvent pas considérer Alexandre Loukachenko comme le président légitimement élu".
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