Dissident à Cuba : "Il y a moins de libertés publiques qu'en France, sous le régime de Vichy"
Les propos de Ségolène Royal à Cuba ont choqué les dissidents au régime castriste. L'un d'eux, José Daniel Ferrer, se dit prêt à fournir à la ministre française de l'Environnement, une liste de prisonniers politiques.
La polémique est vive après après les déclarations samedi de Ségolène Royal alors qu'elle représentait la France aux funérailles de Fidel Castro. L'envoyée spéciale de France info à Cuba, Gaële Joly, a rencontré lundi 5 décembre l'un des principaux opposants au régime de Fidel Castro : José Daniel Ferrer. Le représentant du Mouvement patriotique cubain, une organisation démocratique, se dit prêt à fournir à la ministre, les noms de prisonniers politiques.
Une liste de près de 100 prisonniers politiques
José Daniel Ferrer a passé huit ans derrière les barreaux, constamment harcelé par le régime castriste. Les déclarations de Ségolène Royal, relativisant les accusations de violations des droits de l'Homme à Cuba, l'ont profondément touché et choqué.
Segolene hier a Cuba. "Il n y a pas de liste de prisonniers politiques". pic.twitter.com/uM5auOiwoy
— Gaele Joly (@joelgaly) 4 décembre 2016
À Cuba, Ségolène Royal a déclaré : "Ici, quand on demande des listes de prisonniers politiques, on n’en a pas. Fournissez-moi des listes de prisonniers politiques, à ce moment-là on pourra faire quelque chose." Le dissident possède une liste et la montre. Il se dit prêt à la porter en personne à la ministre française de l’Environnement. "En ce moment, il y a près de 100 prisonniers politiques à Cuba, selon la Commission cubaine des droits de l’Homme. Sur cette liste, nous avons 47 prisonniers politiques faisant partie de notre organisation", déclare José Daniel Ferrer.
Le dissident Jose Daniel Ferrer (8 ans de prison) à Santiago juste halluciné par les déclarations de S. Royal pic.twitter.com/7H8RWjjR4D
— Gaele Joly (@joelgaly) 5 décembre 2016
José Daniel Ferrer poursuit en estimant, que "certes, avec l’ouverture économique du pays, la France vient jouer sa partition", mais Ségolène Royal ajoute-t-il, "ne peut pas balayer une certaine réalité".
Je crois que Ségolène Royal peut être certaine qu’à Cuba, aujourd’hui, il y a moins de libertés publiques qu’en France, sous le régime de Vichy.
Pendant que la ministre française assistait aux funérailles de Fidel Castro, le dissident remettait sa liste à jour. L’un des siens venait d’être arrêté.
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