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"Ma première pensée va à la génération historique" : l'hommage du nouveau président cubain aux héros de la révolution

Il incarne le changement dans la continuité. Miguel Díaz-Canel a été élu, jeudi, à la tête de l'île communiste sur un score sans appel.

Article rédigé par Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le tout juste élu président cubain, Miguel Díaz-Canel, prononce un discours devant l'Assemblée nationale du pouvoir populaire le 19 avril 2018, à La Havane. (JOAQUIN HERNANDEZ / XINHUA)

Miguel Díaz-Canel, 57 ans, a été élu à la tête de Cuba jeudi 19 avril par les députés de l'Assemblée nationale cubaine. Pour la première fois depuis 1959, l'année de la révolution, un président cubain ne portera plus le nom de Castro. C'est la fin d'un règne familial, même si Miguel Díaz-Canel, l'ex-numéro 2 du pouvoir, seul en lice, a été élu sur un score sans appel (99,83 %) rappelant les heures castristes.

Cuba a un nouveau président mais, dans l'ombre, la vieille garde tire les ficelles : un reportage d'Isabelle Labeyrie

Au pas cadencé, trois militaires en veste blanche et pantalon kaki font des allers-retours sur l’estrade de l'immense Palais des conventions à La Havane. Miguel Díaz-Canel et son mentor, Raul Castro, se donnent longuement l’accolade. Les députés applaudissent à n’en plus finir.

"Au moment de ce recevoir ce mandat de notre peuple, avec honneur et émotion, ma première pensée va à la génération historique qui nous accompagne avec un dévouement et une humilité exemplaire, une génération qui nous aidera à répondre aux défis", déclare l’apparatchik qui, tout en offrant au pouvoir cubain un visage plus jeune et plus moderne, rend un hommage appuyé aux héros de la révolution. Cette génération qui a entre 85 et 90 ans, cette élite vieillissante, le laisse venir à l’avant-scène mais continuera dans l’ombre à tirer les ficelles. 

Cuba attend que nous soyons, comme [la génération historique], capables de sortir victorieux de tous les combats qui nous attendent.

Miguel Díaz-Canel

Miguel Díaz-Canel parle d’un moment historique, crucial, mais le nouveau président ne va pas changer de ligne politique. Il ne peut pas sortir du cadre fixé par Raul Castro et les militaires. De toute façon, il aura besoin de leur approbation pour chacune de ses décisions. 

Pas d'annonce concrète

Sans faire aucune annonce concrète pour l'instant, le nouveau président cubain promet de poursuivre la révolution cubaine et les réformes économiques tant attendues par la population. Il semble improbable qu'il se lance sur le terrain des droits de l'homme ou de la liberté d'expression. 

"Les changements seront a minima", regrette Roberto. Ce Cubain est en liberté surveillée après avoir été incarcéré en octobre dernier, accusé d'avoir divulgué des informations portant atteinte au gouvernement... Il travaillait avec des jeunes pour tenter d'éveiller leur esprit critique.

Raul va continuer comme chef du Parti communiste jusqu'en 2021.

Roberto, un habitant de La Havane

"C'est bien le parti communiste qui continue de régir la vie politique et la vie tout court à Cuba", poursuit Roberto, fataliste.

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