Cet article date de plus de huit ans.

Crash d'Air Algérie : des familles dénoncent un "manque de respect pour leur douleur"

Qu'est-il arrivé aux restes non identifiés de leurs proches disparus dans la chute de l'appareil le 24 juillet 2014 au Mali ? Les familles veulent des explications, après avoir appris leur inhumation.
Article rédigé par David Baché
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Le site du crash Air Algérie à Gossi au nord du Mali © Reuters/Handout)

Le 24 juillet 2014, un avion de la compagnie Air Algérie se crashait au Mali, alors qu'il effectuait un vol reliant Ouagadougou à Alger, causant la mort de 116 personnes, dont 54 Français. Le sort réservé aux restes des corps était jusqu'ici flou.

Les corps inhumés à Bamako

Le ministère français des Affaires étrangères a confirmé par un courrier que les fragments de corps avaient été inhumés à Bamako, à la fin du mois de mai 2015, sans que les proches en aient été informés. Un procédé que ces familles, plongées dans un deuil compliqué par l'absence de reconnaissance des corps, ne comprennent pas. 

"Il y a un manque de considération pour la douleur des familles"
— Nathalie Police, de l'association de victimes françaises AH5017-Ensemble

"On demande la vérité. Pourquoi les Maliens ont demandé à ce moment précis les restes post-mortem non identifiables conservé par la force barkhane ? On demande aussi la date de l'inhumation, les modalités... Pourquoi les familles de victimes n'ont pas été prévenues ? Il y a un manque de respect, de considération pour la douleur des familles" explique Nathalie Police, de l'association de victimes françaises AH5017-Ensemble.

Bamako se défend

"Nous avons suivi les dispositions règlementaires" assure-t-on au ministère malien des transports. Celles de l'organisation de l'aviation civile internationale. Les reliquats des corps qui n'avaient pas pu être identifiés étaient restés dans un container à Gao, non loin du lieu de l'accident, dans le nord du pays. "Les victimes venaient d'une quinzaine de pays, explique encore cette source haut placée au sein du ministère, il était difficile de faire autrement. Les autorités maliennes déplorent cette situation et comprennent la douleur des familles. Tout a été fait de la façon la plus respectueuse et la plus propre".

Les restes des victimes ont été transportés dans des sacs mortuaires et disposés dans une dizaine de cercueils, alignés puis enterrés dans un mausolée, bâti dans l'enceinte d'un cimetière de la capitale malienne. A Bamako, et non à Gossi, lieu de l'accident, ni à Gao, première ville du nord Mali, pour des raisons de sécurité, afin de permettre aux familles de venir se recueillir. 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.