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Trois questions sur les sanctions envers la Corée du Nord adoptées par l'ONU

Depuis le premier essai nucléaire nord-coréen en 2006, l'ONU a imposé au total, avec le nouveau texte adopté samedi, sept trains de sanctions à la Corée du Nord.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Les membres du Conseil de sécurité de l'ONU adoptent à l'unanimité une résolution sanctionnant durement la Corée du Nord, samedi 5 août 2017 à New York. (EDUARDO MUNOZ ALVAREZ / AFP)

La communauté internationale hausse le ton face à Pyongyang. Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté à l'unanimité samedi 5 août une résolution renforçant sensiblement les sanctions déjà imposées à la Corée du Nord. Si elle est respectée, cette résolution devrait avoir de lourdes conséquences financières pour le régime nord-coréen. Explications.

Que prévoit la résolution ?

Proposée par les Etats-Unis, la résolution 2371 vise à empêcher les exportations nord-coréennes de fer, de minerai de fer, de plomb, de minerai de plomb, de poisson et de crustacés. En revanche, elle ne concerne pas, comme évoqué à l'origine des négociations il y a un mois, les livraisons de produits pétroliers à la Corée du Nord.

Selon les Occidentaux, l'ensemble des nouvelles sanctions devrait conduire à priver la Corée du Nord "d'un milliard de dollars de recettes" venant de ses exportations à condition que les nouvelles mesures soient respectées par tous les membres des Nations unies. Dans leur globalité, les exportations nord-coréennes rapportent au pays chaque année trois milliards de dollars.

La résolution prévoit aussi l'interdiction de toutes nouvelles sociétés communes entre des entreprises étrangères et nord-coréennes et l'arrêt de tout investissement supplémentaire dans celles qui existent déjà. Le texte adopté interdit également à la Corée du Nord d'augmenter ses quotas de travailleurs à l'étranger.

Les navires nord-coréens qui violeront les résolutions de l'ONU sont désormais menacés d'être bannis des ports de tous les pays.

Pourquoi a-t-elle été adoptée maintenant ?

Cette nouvelle résolution a pour objectif de pousser Pyongyang à la négociation après son premier tir d'un missile intercontinental le 4 juillet, jour de la fête nationale américaine. La Corée du Nord a procédé le 28 juillet au tir d'un second engin similaire.

Depuis le premier essai nucléaire nord-coréen en 2006, l'ONU a imposé au total, avec le nouveau texte adopté samedi, sept trains de sanctions à la Corée du Nord, dont les trois derniers, nettement plus sévères que les précédents, incluent des mesures touchant directement à l'économie nord-coréenne.

Dans la résolution, la Corée du Nord est accusée de se livrer à un "détournement massif de ses faibles ressources" pour continuer à développer "des armes nucléaires et plusieurs programmes coûteux de missiles balistiques".

Quelles sont les réactions ?

Nouvelle riposte aux programmes balistique et nucléaire nord-coréens, le texte représente un certain succès pour les Etats-Unis qui ont su convaincre leurs partenaires chinois – premier soutien de Pyongyang – et russe de renforcer la pression internationale contre un pays accusé d'être une "menace mondiale".

Le président américain Donald Trump a salué sur Twitter le vote unanime du Conseil de sécurité, soulignant que les nouvelles sanctions auraient "un très important impact financier" sur Pyongyang.

Peu après, la Maison Blanche a indiqué dans un communiqué que "le président apprécie la coopération de la Chine et de la Russie pour assurer l'adoption de cette résolution".

Il est "plus que jamais urgent de mettre un terme aux programmes nucléaire et balistique nord-coréens et de ramener Pyongyang à la table des négociations", a renchéri l'ambassadeur français à l'ONU François Delattre.

Son homologue russe, Vassili Nebenzia, a toutefois souligné qu'"il sera impossible de résoudre ce conflit avec seulement l'adoption de sanctions". Il a réclamé "une approche globale" et "une stratégie politique". Les sanctions "ne peuvent être une fin en soi" mais plutôt "un outil pour pousser ce pays à des discussions constructives", a estimé le diplomate russe.

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