: Vidéo Haut-Karabakh : la présidente du Comité de défense de la cause arménienne dénonce "la complicité de l'Union européenne"
Anahita Akopian, la présidente du Comité de défense de la cause arménienne dénonce "la complicité de l'Union européenne", dimanche 1er octobre sur franceinfo. Plus de 500 associations de 17 pays appellent à une grande manifestation à Bruxelles dimanche pour alerter sur l'exode massif qui touche les populations arméniennes du Haut-Karabakh après l'offensive éclair de l'Azerbaïdjan. Anahita Akopian y participera.
franceinfo : Cette manifestation est une manière de dénoncer le silence, l'inaction de l'Europe dans cet exode ?
Anahita Akopia : Tout à fait. Je dirais même plus la complicité de l'Union européenne. Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, considère l'Azerbaïdjan comme un partenaire fiable. À partir de là, tout est dit. Elle considère l'Azerbaïdjan comme un partenaire fiable, alors qu'elle a voulu se débarrasser de Vladimir Poutine et de l'importation de gaz. Elle a voulu se débarrasser d'un dictateur. Mais aujourd'hui, on remarque qu'elle finance en réalité deux dictateurs.
"Le gaz russe est approvisionné via les pipelines d'Azerbaïdjan. Et donc au lieu de financer seulement Poutine, on finance Poutine et Ilham Aliyev."
Anahita Akopian, la présidente du Comité de défense de la cause arménienneà franceinfo
Il y a eu des tentatives de médiation de la part de Charles Michel par exemple. C'étaient des discussions pour rien ?
Ces discussions, en réalité, n'aboutissent pas. Ursula von der Leyen comme Charles Michel [président du Conseil européen] suivent tout comme nous, ce qui se passe sur place. Ces vidéos de tortures que nous voyons aujourd'hui, existaient déjà en 2020. On voyait systématiquement la destruction du patrimoine arménien dans la République du Haut-Karabakh, l'effacement des Arméniens de cette République-là. C'est systématique. C'est la définition d'une épuration ethnique : effacer la présence des Arméniens dans territoire. Et c'est ce qui se passe aujourd'hui.
La France a une relation particulière avec l'Arménie. Est-ce que vous avez l'impression que la classe politique française se mobilise sufisamment ?
Tous les partis politiques se mobilisent pour la question arménienne. La droite, la gauche avec Anne Hidalgo, Olivier Faure ou Clémentine Autain. Je les salue tous. C'est une question qui fait consensus au niveau de la classe politique française. Emmanuel Macron, lui aussi essaie d'alerter, il condamne. Il a appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à se réunir par deux fois. Nous saluons, mais ça ne suffit pas.
Qu'est ce que vous attendez aujourd'hui du Quai d'Orsay et de l'Élysée ?
Sanctionner l'Azerbaïdjan. On ne peut pas sanctionner la Russie de Poutine et ne pas sanctionner l'Azerbaïdjan Aliyev. C'est un deux poids deux mesures qui est incompréhensible. Ça commence par le renvoi de l'ambassadrice d'Azerbaïdjan en France. Il faut aussi des sanctions financières. Ce n'est pas possible aujourd'hui d'avoir des partenariats financiers avec l'Azerbaïdjan quand on sait que l'Azerbaïdjan tue systématiquement les Arméniens. Le niveau de haine en ligne à l'égard des Arméniens aujourd'hui est sans précédent : on appelle au meurtre, au viol, au dépeçage d'enfants. On en est là aujourd'hui, c'est la réalité qu'il faut dénoncer.
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