Cisjordanie : des milliers de Palestiniens aux funérailles de leur ministre
Ziad Abou Ein est mort hier, après une altercation avec des membres des forces de sécurité israéliennes en Cisjordanie. Des milliers de personnes ont participé aujourd'hui à ses obsèques, à Ramallah. Recouvert d'un drapeau palestinien, son cercueil a été porté par des soldats en uniforme sur un tapis rouge devant la résidence du président de l'Autorité palestinienne à Ramallah, au son des tambours et des cornemuses.
Le cortège funéraire a ensuite parcouru les rues de la ville jusqu'au cimetière où le cercueil a été mis en terre, salué par des rafales de tirs en l'air.
Rapports d'autopsie contradictoires
Sa mort a fait monter d'un cran supplémentaire les tensions entre Palestiniens et Israéliens, d'autant que les médecins chargés de pratiquer l'autopsie du corps du ministre palestinien ont rendu jeudi des rapports contradictoires sur la cause de son décès.
D'après un haut responsable de l'Autorité palestinienne, les médecins jordaniens et palestiniens qui ont participé àl'autopsie ont conclu que le décès du ministre avait été provoqué "par des coups reçus, l'inhalation de gaz lacrymogène et un retard de prise en charge médicale" . De source médicale israélienne, on assure que l'autopsie a démontré que le ministre avait succombé à une crise cardiaque peut-être en rapport avec le stress inhérent à l'altercation. "Sa mort résulte de l'occlusion d'une artère coronaire provoquée par du stress" , dit cette source. "Ce stress a peut-être été provoqué par le fait qu'il a été saisi par le cou" .
Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a dénoncé un "acte barbare qui ne peut être ni toléré, ni accepté" et a indiqué que la direction palestinienne examinerait les moyens d'y répondre après ses funérailles. Israël a renforcé de son côté sa présence militaire en Cisjordanie tandis que le ministre de la Défense, Moshe Yaalon, a présenté des excuses. "Nous sommes désolés de ce décès ", a-t-il déclaré tout en soulignant l'importance "pour les deux parties de maintenir la sécurité et la stabilité".
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