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Hong Kong: le procès de 7 policiers orchestré par Pékin?

Le procès de 7 policiers accusés d’avoir violemment battu un militant pacifiste, lors d’une manifestation pro-démocratie de 2014, a débuté le 1er juin 2016. Parmi eux figurent des hauts gradés. Hasard du calendrier judiciaire, Ken Tsang, passée à tabac par ces agents, a écopé deux jours plus tôt d'une peine de prison ferme pour avoir aspergé de liquide d'autres policiers le jour de son agression.
Article rédigé par Dominique Cettour-Rose
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min

Il a fallu plus d'un an pour que ces sept membres de la police soient finalement inculpés. Sept agents arrêtés, suspendus de leurs fonctions et poursuivis pour coups et blessures volontaires sur un manifestant. A l’ouverture de leur procès, ces policiers en costume cravate ont plaidé non coupables. Mais des images filmées par une télévision locale, en 2014, montrent un groupe d'agents en civil traîner Ken Tsang menotté dans un parc avant de le rouer de coups. Ces images ont fait le tour du monde attisant aussi les critiques des Hongkongais sur leur propre police.

La défense a déclaré qu'elle allait contester l’authenticité des cinq vidéos que le parquet entend produire lors du procès.

Peine de prison pour  Ken Tsang
Ce militant du Parti civique a lui-même été condamné, le 30 mai 2016, à cinq semaines de prison pour avoir aspergé de liquide d’autres policiers, la nuit même où il a été passé à tabac. Ses proches y ont vu une manœuvre pour détourner l'attention des violences beaucoup plus graves dont il avait été victime. «Nous nous battrons jusqu'à la dernière minute. Nous n'abandonnerons pas», a déclaré Ken Tsang aux journalistes en annonçant son intention de faire appel. Il a été libéré sous caution.

Une trentaine de ses partisans étaient venus le soutenir à l'extérieur du tribunal de Kowloon. «Honte à la police!», «Donnez-nous le suffrage universel», ont-ils scandé, en brandissant un parapluie jaune, symbole de la contestation de 2014.


Une vague de manifestations avait conduit à l'arrestation de près d'un millier de personnes, dont le leader étudiant Joshua Wong, devenu la figure du mouvement. Celui-ci fait l'objet de deux procédures en cours liées à ces manifestations.


En juin 2014, les autorités chinoises avaient rappelé dans un livre blanc les limites de l'autonomie de l'ex-territoire britannique rétrocédé à la Chine, le 1er juillet 1997. Les accents patriotiques de ce document sont à l'origine la contestation populaire qui avait commencé fin septembre 2014.

Hong Kong était alors entré en ébulliton avec la «révolution des parapluies», mouvement auquel ont participé les étudiants et les membres du mouvement Occupy Central, pour réclamer un véritable suffrage universel pour désigner le prochain chef de l'exécutif en 2017. Le calendrier des réformes de transition prévoyait l'élection démocratique du chef de l'exécutif en 2012, mais dès 2010, la Chine avait repoussé cette échéance à 2017.


A un an du 20e anniversaire de la rétrocession de Hong Kong à la Chine, les tensions restent vives entre Pékin et l'île. En dépit de l'écho international suscité par le mouvement des parapluies, Pékin n'a cédé sur aucun point.

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