Chine : un ex-grand patron condamné à mort, une première depuis 2016
Lai Xiaomin, ancien patron du conglomérat financier China Huarong, a été notamment reconnu coupable de corruption, pour avoir obtenu 215 millions d'euros de pots-de-vin et tenté d'en obtenir 13 millions supplémentaires.
C'est un verdict exceptionnel dans le monde des affaires en Chine. Lai Xiaomin, ancien patron du conglomérat financier China Huarong, a été condamné à mort, mardi 5 janvier, pour "corruption et bigamie", a annoncé la justice chinoise. Depuis l'arrivée au pouvoir de Xi Jinping, un seul haut responsable chinois a été condamné à mort, en 2016 pour une affaire de meurtre. D'autres ont aussi été condamnés à la peine capitale, mais avec sursis. Le jugement survient au moment où le pouvoir communiste serre la vis au secteur de la finance.
Lai Xiaomin a été reconnu coupable d'avoir obtenu 215 millions d'euros de pots-de-vin et tenté d'en obtenir 13 millions supplémentaires. La justice lui a en outre attribué des détournements de fonds publics de 3,1 millions d'euros. Les montants étaient "extrêmement importants, les circonstances particulièrement graves et les intentions extrêmement malveillantes", a indiqué dans son jugement un tribunal de Tianjin. Il a également été reconnu coupable de bigamie, pour avoir "vécu longtemps avec d'autres femmes", en dehors de son mariage, dont il a eu des "enfants illégitimes".
Des armoires remplies de liasses de billets
En janvier 2020, Lai Xiaomin avait fait des aveux diffusés par la télévision publique CCTV. Des images d'un appartement de Pékin, censé lui appartenir, avec des coffres-forts, ainsi que des armoires remplies de liasses d'argent liquide, avaient alors été diffusées. Lai Xiaomin, qui avait auparavant travaillé à la Banque centrale et pour le gendarme des banques, assurait ne pas avoir "dépensé un seul centime". "Je n'ai pas osé dépenser" l'argent, affirmait-il. Des images avaient également montré des voitures de luxe et des lingots d'or que l'accusé aurait acceptés comme pots-de-vin.
Le conglomérat financier qu'il dirigeait, China Huarong Asset Management, est l'un des plus grands gestionnaires de créances douteuses (c'est-à-dire présentant une grande probabilité de non-remboursement) dans le pays. Elle fait partie des quatre entreprises créées par le gouvernement en 1999 afin d'assainir le secteur bancaire. Le groupe s'est depuis diversifié dans l'investissement, les prêts et l'immobilier.
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