Catastrophe minière en Turquie : 19 personnes arrêtées
Dix-neuf personnes ont été arrêtées ce dimanche dans le cadre d'une enquête visant à éclaircir les causes de l'explosion minière dans la houillière de Soma, Turquie, qui a fait 301 morts mardi.
Les directeurs nient toute défaillance
Les reponsables de la mine et de la houillière figurent au nombre des personnes arrêtées par la police turque. Tous deux écartent toute responsabilité dans l'affaire. L'exploitant, Soma Kömür Isletmeleri, accusé d'avoir privilégié la rentabilité au détriment de la sécurité de ses salariés, réfute toute négligence.Le directeur général de la compagnie, Akin Celik, a affirmé vendredi qu'il n'avait pas vu un tel incident en vingt ans. Le Ministère du Travail s'est également dédouané de l'accident, soulignant que la mine avait été inspectée tous les six mois.
Un rapport d'expertise préliminaire sur l'accident, obtenu par le journal Milliyet, a pourtant pointé plusieurs graves manquements aux mesures de sécurité, dont un manque de détecteurs de monoxyde de carbone. Des dizaines de procureurs ont été assignés vendredi pour enquêter sur l'incendie et l'explosion - qui aurait été provoqué par une défaillance électrique - dans la mine privée de Soma.
Les étudiants en colère
La catastrophe a soulevé une vague de colère populaire en Turquie, non seulement contre l'entreprise Soma Kömür Isletmeleri, mais également contre le régime islamo-conservateur de M. Erdogan, déjà très contesté en Turquie et critiqué pour son peu de compassion apparente. Les manifestations réprimées par la police se sont poursuivies vendredi et samedi.
Les étudiants de l'Université Technique d'Istanbul ont organisé un sit-in pour protester contre les liens de l'université avec la compagnie qui exploite la mine. L'action a déjà porté ses fruits : l'université a annoncé qu'elle avait coupé ses liens avec les propriétaires de la Soma Komur qui siégeaient au conseil d'administration de la faculté. La contestation s'est poursuivie, visant cette fois le premier ministre Recepp Tayyip Erdogan, qui semble attribuer la catastrophe à la seule fatalité.
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