Brésil : menacée de destitution, la présidente Dilma Rousseff se dit "innocente" avant son jugement
A quelques jours de la phase finale de son jugement, la présidente brésilienne adresse une lettre ouverte à ses compatriotes.
Suspendue en mai, Dilma Rousseff continue de clamer son innocence. La présidente du Brésil adresse, mardi 16 août, une lettre ouverte (en portugais) à ses compatriotes, dans laquelle elle met en garde contre "un coup d'Etat" si elle est destituée. Cette missive, lue devant la presse et postée devant les réseaux sociaux, intervient avant la phase finale de son jugement, qui doit commencer le 25 août pour une durée de cinq jours.
Il faut que le Sénat mette fin à la procédure de destitution, en reconnaissant face aux preuves irréfutables qu'il n'y a pas eu crime de responsabilité, que je suis innocente. (...) Si la destitution passe sans crime de responsabilité, nous aurons un coup d'Etat. Les 110 millions d'électeurs seront remplacés par 81 sénateurs.
La présidente, réélue pour un second mandat de quatre ans fin 2014, est accusée d'avoir maquillé les comptes publics et d'avoir signé des décrets engageant des dépenses non prévues au budget sans avoir demandé au préalable l'accord du Parlement. Ses prédécesseurs avaient largement eu recours à cette pratique.
La promesse d'élections anticipées
Dilma Rousseff a déjà été suspendue de ses fonctions le 12 mai par les sénateurs brésiliens et a été remplacée depuis par son vice-président Michel Temer, ancien allié devenu rival. Si les deux tiers des sénateurs votent pour sa destitution, le sort de la dirigeante de gauche sera définitivement scellé et ce sera la fin de plus de 13 ans de gouvernement du Parti des Travailleurs, emblème de la gauche latino-américaine.
Dans le cas contraire, Dilma Rousseff promet un référendum sur des élections anticipées. La Constitution brésilienne ne prévoit pas cette éventualité en cours de mandat. Il faudrait donc pour les rendre possible qu'un amendement soit adopté par les deux tiers du parlement.
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