: Vidéo Le faux compositeur sourd fait ses excuses au Japon
Mamoru Samuragochi, star de la musique classique, disait avoir perdu l'ouïe. Mais le Beethoven japonais a été démasqué. Après des jours de silence, il s'est expliqué face à la presse, vendredi 7 mars.
Compositeur de musique classique malgré sa surdité, Mamoru Samuragochi était connu comme le "Beethoven japonais". Mais finalement, il a dû présenter ses excuses publiques au pays tout entier, vendredi 7 mars, pour s'être inventé ce handicap et avoir recouru aux services d'un "nègre" pour composer sa musique.
"J'ai causé un tort immense"
"J'ai causé un tort immense en mentant à tout le monde, y compris ceux qui ont acheté mes CD et sont venus à mes concerts", a reconnu Mamoru Samuragochi. "Je peux entendre les sons", a-t-il encore précisé, "mais ils sont déformés. Ecouter une conversation m'est très difficile et j'ai encore besoin d'un interprète." Un certificat médical distribué à la presse précise bien que l'audition de Mamoru Samuragochi est défaillante, mais il ne remplit en aucun cas les critères d'invalidité.
Ces révélations ont lieu un mois après les révélations de son "nègre", Takashi Niigaki. Professeur à l'université à temps partiel, il avait expliqué qu'il composait sa musique depuis dix-huit ans et que Mamoru Samuragochi n'était pas sourd. Takashi Niigaki avait déjà tenté d'arrêter de travailler pour l'usurpateur et réclamait une meilleure rémunération, que celui-ci refusait.
Une musique signée de son nom est passée aux JO
Selon le récit romancé de sa vie, Mamoru Samuragochi était devenu complètement sourd à 35 ans, mais avait continué à composer, notamment la Symphonie No.1, Hiroshima, en hommage aux victimes de la bombe nucléaire qui avait ravagé cette ville du Japon le 6 août 1945.
Le patineur japonais Daisuke Takahashi avait lui aussi fait les frais de ce scandale, car il avait choisi une musique de Mamoru Samuragochi lors des Jeux olympiques de Sotchi, peu après le début de l'affaire. "J'avais peur que [le scandale] ait un impact négatif sur son patinage. J'éprouvais un sentiment terrible de culpabilité."
Ces révélations ont tenu le Japon en haleine. Les chaînes d'information ont diffusé la première demi-heure de la conférence de presse, qui a duré près de trois heures. Ludwig Van Beethoven, le sourd le plus mélomane de tous les temps, n'a toujours pas trouvé de successeur.
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