Vu du ciel, Katmandou (Népal) a repris des couleurs. Trois ans après les séismes dévastateurs, tous les immeubles d'habitations sont reconstruits, à quelques exceptions près, et pourtant, personne n'a oublié. Car il reste des stigmates : les temples, les palais et les monastères millénaires sont toujours en ruine et viennent réveiller les souvenirs chez les habitants. Le 25 avril 2015, le tremblement de terre frappe le pays en fin de matinée et cause la mort de 9 000 personnes au moins, mais aussi la destruction totale ou partielle de 2 900 monuments.Un manque de moyensLe problème, c'est que le Népal manque d'argent et que le patrimoine n'est pas la priorité. Quand le gouvernement décide tout de même de reconstruire certains édifices, c'est un fiasco, faute de moyens. "Ils utilisent tout ce qu'il y a de moins cher et même les ouvriers sont les moins qualifiés pour économiser un maximum d'argent", explique Alok Tuladhar, militant pour le groupe "Save the heritage". Seuls les chantiers financés par des pays étrangers avancent. Sur tous les sites classés au patrimoine mondial, l'Unesco observe les restaurations en cours de très près. Selon les sismologues, les prochains séismes au Népal seront probablement plus destructeurs encore. Le pays doit à la fois poursuivre sa reconstruction et anticiper les futures secousses.