Pakistan : l'ex-président Musharraf hospitalisé en plein procès pour "haute trahison"
L'ancien homme fort du pays, âgé de 70 ans, devait comparaître devant un tribunal spécial, mais il a été conduit d'urgence à l'hôpital pour des "problèmes cardiaques".
L'ancien président pakistanais Pervez Musharraf, appelé à comparaître devant un tribunal spécial d'Islamabad, qui doit le juger pour "haute trahison", a été transporté d'urgence, jeudi 2 janvier, dans un hôpital militaire de Rawalpindi, en raison de "problèmes cardiaques". Âgé de 70 ans, l'ancien homme fort du pays devait comparaître devant ce tribunal mis sur pied par le gouvernement, mais il a pris le chemin de l'institut de cardiologie des forces armées, selon des sources policières et des proches.
La veille, il ne s'était pas présenté à l'audience, en raison de menaces contre sa sécurité, d'après ses avocats. L'audience devait initialement avoir lieu le 24 décembre, mais la police pakistanaise a affirmé la semaine dernière avoir retrouvé 5 kg d'explosifs en bordure d'une route que l'ex-président devait emprunter ce qui avait justifié le report de la comparution au 1er janvier. Quelques jours plus tard, cinq paquets, contenant 500 grammes d'explosifs chacun, ont été retrouvés à moins de 2 km de la villa de l'ancien général. Dans les deux cas, les explosifs n'étaient pas reliés à un détonateur, ce qui a soulevé des doutes sur de réelles menaces.
Dans cette affaire de "haute trahison", crime passible de la peine de mort au Pakistan, le gouvernement reproche à l'ancien chef militaire, au pouvoir de 1999 à 2008, d'avoir suspendu la Constitution et imposé l'état d'urgence en 2007. Pervez Musharraf, arrêté en avril, affirme de son côté n'avoir "rien fait d'illégal" et être l'objet d'une "vendetta" de l'actuel gouvernement.
L'ancien président remet aussi en cause la légalité même de cette procédure et affirme disposer du soutien de l'armée, appui majeur dans un pays qui a connu trois coups d'Etat depuis sa création en 1947. Il est également dans le viseur de la justice pour sa responsabilité dans l'assassinat de l'ancienne Première ministre, Benazir Bhutto, en 2007.
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