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Malaisie : l’artiste, le Premier ministre, le clown et le milliard de dollars

L’artiste Fahmi Reza, qui s’inspire d'affiches de l'Atelier populaire pendant la révolte de mai 1968 en France, caricature en clown le Premier ministre malaisien, pris dans les affaires, et enflamme la Toile.
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2 min
le Premier ministre caricaturé en clown (CITIZENSIDE / AIZAT ADY IKRAM ABDU )

Faire rire en dénonçant la corruption, Fahmi Reza se moque du Premier ministre Najib Reza avec un humour corrosif. Ses caricatures du chef du gouvernement en clown, nez et lèvres rouges, sont très partagés sur les réseaux sociaux par les Malaisiens. «Notre pays est gouverné par des idiots et des escrocs. Quand les gens ont l'audace de se lever contre l'injustice, contre la corruption, cela attaque la structure du pouvoir qui rend les gens dociles», affirme ce rebelle de 38 ans, très influencé par les affiches de l'Atelier populaire pendant la  révolte de mai 1968 en France. 



Pour l’artiste passionné de punk-rock, la Malaisie est rongée par la corruption de la classe politique. «Notre pays est gouverné par des idiots et des escrocs», dit-il. Pourquoi cible-t-il le Premier ministre en Particulier ? Najib Razak est sous le feu des critiques depuis qu'a été révélé l'an passé que des centaines de millions de dollars ont été dérobés à une société publique restructurée par lui à son arrivée au pouvoir en 2009, et qu'il a reconnu avoir accepté un mystérieux don de 681 millions de dollars (608 millions d'euros), venu de l'étranger. L'opposition, emmenée par son ancien mentor et prédécesseur Mahathir Mohammad, demande sa tête. 


Si ces caricatures font le bonheur des Malaisiens, le Premier ministre Najib Razak rit tout jaune. L'an dernier, un autre caricaturiste malaisien engagé, connu pour ses dessins critiques envers le gouvernement, a été inculpé de multiples délits de sédition  (soulèvement concerté contre l'autorité établie) lui faisant risquer jusqu'à 43  ans d'emprisonnement. 


Cadeau d'un milliard de dollars. Najib Razak est englué dans cette affaire de corruption et cherche à gagner du temps. Après de nouvelles informations du Wall Street Journal, selon lesquelles  les sommes perçues par Najib pourraient même atteindre un milliard de dollars, le cabinet du Premier ministre a réaffirmé que l'argent reçu était un cadeau du gouvernement saoudien, mais sans fournir d'explication sur la raison de ce «don personnel» non confirmé par les autorités saoudienne. 

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