"Tu ne ressortiras pas d'ici vivant, ta vie est terminée". C'est la menace qu'a entendue plusieurs fois Danyar Dosdiyarov, lors de sa détention. Pendant une semaine, ce militant du parti démocratique kazakhstanais a été torturé pour avoir participé, le 4 janvier dernier, à l'une des manifestations anti-régime les plus sanglantes. Il cite "des coups de poing, coups de pied", "un pistolet à impulsion électrique", "une matraque et un marteau". Selon les autorités, 225 personnes ont été tuées dans ce soulèvement inédit depuis l'indépendance du pays.Les manifestants "sont désespérés"Alors que le président Kassym-Jomart Tokaïev accuse les manifestants d'être des terroristes, Danyar Dosdiyarov explique que "ce sont de simples militants en permanence sous pression. Leur vie est compliquée, ils sont sortis manifester parce qu'ils sont désespérés". En deux ans de pouvoir, le chef de l'État n'a, selon ce militant, réalisé "aucune réforme politique". "Les gens sont en colère, leur but n'est pas de casser ou détruire", ajoute-t-il.