"Ce qui est effrayant, c'est la taille des flammes" : des pompiers australiens racontent comment ils luttent contre les incendies
Depuis des mois les pompiers australiens sont mobilisés contre d'immenses feux. Ils racontent à franceinfo leur lassitude et les difficultés pour combattre ces incendies.
En Australie, des milliers de pompiers luttent sans relâche sur la côte Est contre les immenses incendies qui ravagent le pays. "Le monstre", comme l'appellent les soldats du feu, a détruit l'équivalent de la superficie de deux fois la Belgique. Le jeune Adrian Butters, 26 ans, est pompier volontaire et il a du mal a contenir ses larmes quand il s'agit de raconter son face à face avec les flammes. Il vient de passer 18 heures sur le pont dans des conditions épouvantables : "Il faisait chaud, explique-t-il à franceinfo. Vous sentez la peur et ce qui est effrayant, c'est la taille des flammes. Et même à deux ou trois heures du matin, le feu est toujours aussi intense".
Je crois que ce qui m'a le plus effrayé, c'est que mon frère, ma sœur, ma mère et mon père, l'étaient vraiment. Émotionnellement c'est éprouvant et physiquement aussi.
Adrian Buttersà franceinfo
En plus de cette expérience douloureuse, le jeune pompier s'inquiète de ne pas voir venir des renforts. "Le pays est en train de brûler, si on ne fait rien, qui va le faire ?", s'interroge-t-il.
Malgré son expérience, le capitaine Stephen Knowles, 53 ans, est impressionné par ces incendies. Le vétéran a connu de nombreux feux de brousse mais ce qu'il affronte cette année, c'est du jamais-vu, dit-il. "Nous le faisons pour notre communauté. Quand on était sur la ligne de feu hier, on pensait à notre famille à la maison, dont on doit prendre soin, affirme-t-il. J'ai une femme et deux enfants, on a besoin de savoir qu'ils sont en sécurité. On a besoin de savoir que ce qu'on fait c'est pour eux. C'est en partie ce qui nous motive, on sait qu'on doit absolument rentrer à la maison au final", conclut le pompier.
Encore des semaines à lutter contre les flammes
Pourtant, les risques sont énormes et les sacrifices immenses. Déjà trois pompiers volontaires ont perdu la vie. Au total, cinq millions d'hectares sont partis en fumée. De quoi faire enrager le capitaine Stephen Knowles qui juge, comme de nombreux habitants, que le gouvernement ne fait pas assez. "Les moyens ne sont pas suffisants. Il faudrait probablement 20 000 hommes dans tout le pays pour combattre le feu. D'habitude on a du renfort mais là, tout le monde est occupé", regrette-t-il. Dans le meilleur des cas il faudra, selon le pompier vétéran, au moins quatre semaines pour contrôler les incendies, bien plus selon les caprices du mercure et du vent.
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