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Fastes de la République et contrats juteux : que retenir de la visite en France du président chinois

Francetv info dresse le bilan de la première visite du chef de l'Etat chinois, Xi Jinping, en France.

Article rédigé par franceinfo
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François Hollande et le président chinois Xi Jinping à l'Elysee à Paris, le 26 mars 2014. (CHRISTOPHE ENA / AFP)

Le président chinois poursuit sa tournée européenne. Pendant trois jours, la France a déroulé le tapis rouge à Xi Jinping, qui effectuait sa première visite dans l'Hexagone. Le voyage, qui s'est achevé en beauté, jeudi 27 mars, avec un concert à l'opéra royal du château de Versailles et un dîner privé au Grand Trianon avec son hôte François Hollande, a permis aux deux chefs d'Etats d'aborder de nombreuses questions : économique et diplomatique, voire gastronomique. Francetvinfo dresse le bilan de cette visite. 

Beaucoup de contrats

"Dix-huit milliards d'euros de contrats, c'est de l'emploi", s'est félicité, mercredi 26 mars, le président français. Cette journée a en effet été consacrée à une moisson de contrats commerciaux entre les deux pays pour un montant de 18 milliards d'euros. Ils comprennent notamment une commande de 70 Airbus d'une valeur de 7 milliards d'euros, la production conjointe de 1 000 hélicoptères par la société européenne et la chinoise Avicopter ou encore la formalisation de l'accord sur l'entrée au capital du groupe PSA de l'Etat français et du constructeur automobile chinois Dongfeng.

Le lendemain, Gao Hucheng, le ministre du Commerce, a appelé la France à "faciliter davantage l'implantation d'investisseurs chinois sur le plan législatif", lors d'un forum économique franco-chinois. Il a appelé à "travailler avec la France pour éliminer toute forme de protectionnisme", affirmant que "la Chine était prête à importer plus de produits français". L'an dernier, la France accusait encore une balance commerciale négative à hauteur de 26 milliards d'euros à l'égard de la Chine. Soit près de 40% du total du déficit français du commerce extérieur.

Une dégustation mi-figue, mi-raisin

La gastronomie lyonnaise rayonne en France et dans le monde entier. Mais pas dans le palais de l'épouse de Xi Jinping. Mardi soir, à l'Hôtel de Ville de Lyon, Peng Liyuan n'a pas été tentée par les produits du terroir proposés. Si son mari a dégusté beaufort, beaujolais et rosette de Lyon, la Première dame chinoise s'est faite plus difficile, déclinant poliment : "Non ça va, je ne goûterai pas", devant les caméras de BFMTV.

Un peu de diplomatie

Dès mercredi, le président français a plaidé en faveur d'''un dialogue politique qui doit être au plus haut niveau", entre la France et la Chine. Les deux pays "partagent les mêmes principes à l'échelle du monde", a-t-il ajouté, citant le respect du droit international et de l'intégrité territoriale. Devant son homologue, le chef de l'Etat a souligné que Chine et France avaient "su trouver des positions communes (...) sur les sujets internationaux", tels que l'Iran, l'Ukraine et le Moyen-Orient ou encore le dossier syrien, et ce alors que Pékin a adopté une position pro-Bachar Al-Assad, aux côtés de la Russie. 

Concernant l'Ukraine, "nous avons beaucoup apprécié la position de la Chine : favoriser le dialogue et en même temps être ferme sur les principes de l'intégrité territoriale", a poursuivi le président français. Affichant une bienveillante neutralité à l'égard de Moscou, la Chine s'est abstenue lors du vote au Conseil de sécurité de l'ONU condamnant le référendum en Crimée, rappelle Euractiv.

Au-delà du commerce, François Hollande a souhaité que la Chine organise "très prochainement" un sommet du G20, ce qui constituerait une première. Une manière aussi de souligner son rôle croissant sur la scène internationale.

Très peu de droits de l'homme

"Nous sommes attachés à la création, à l'expression, à l'émancipation, à travers la libre circulation des personnes et des idées, qui constituent le socle des droits de l'homme." Timidement, François Hollande a évoqué la question des droits de l'homme, à l'occasion d'un toast lors du dîner officiel, organisé à l'Elysée, avec le couple présidentiel chinois.

 

France-Chine : brève mention des droits de l'homme au dîner de l'Elysée (FRANCE TELEVISIONS)

Pas suffisant, pour l'association Reporters sans frontières. Elle a mené une opération de protestation à Paris dès jeudi matin : un photomontage, montrant le président chinois faisant un bras d'honneur, a été déployé devant la tour Eiffel. "Sans liberté de l'information, pas de contre-pouvoir", pouvait-on lire sous le portrait. 

Manifestation à Paris contre la visite du président chinois (REUTERS)

Dans l'après-midi, quelque 160 militants tibétains ont manifesté au Trocadéro, à Paris, au pied de la tour Eiffel.

France- Chine : "Nous voulons la liberté" clament des militants tibétains à Paris (FRANCE 2)

Une grosse galère (pour les Lyonnais et les Parisiens)

En raison d'un important dispositif de sécurité, la venue du chef d'Etat a pu faire enrager quelques automobilistes. A Lyon, le centre-ville a été partiellement interdit à la circulation, tout comme le tunnel de Fourvière et plusieurs grands axes, a rapporté France 3 Rhône-Alpes.

A Paris, outre les embouteillages, "pas moins de 13 stations ont (...) été fermées, sur 8 lignes de métro, une de RER, pour un périmètre couvrant un large pan de l'ouest parisien, des Champs-Elysées au quartier de La Motte-Picquet–Grenelle, en passant par la station Cambronne", à cause de la visite du président chinois, rapporte Le Monde.fr.

Beaucoup de fastes à Versailles

Musiques traditionnelles et contemporaines chinoises, airs célèbres français : la Première dame chinoise, ancienne cantatrice, et la soprano française Sabine Devieilhe ont donné un concert jeudi soir, à l'opéra royal, afin de clôturer dans le faste la visite d'Etat du président chinois.

DLTFTV_MAM_3917410 (Reuters)

A l'issue de la représentation, François Hollande et ses invités ont gagné le Grand Trianon pour un dîner à trois en toute intimité, préparé par le chef multi-étoilé Alain Ducasse. Selon l'Elysée, le choix du prestigieux château de Versailles répondait à un souhait du ministère chinois de la Culture, notamment pour sa valeur symbolique. La demeure du Roi Soleil est "une étape obligée pour des centaines de milliers de touristes chinois chaque année", rappelle Le Figaro.fr. Il y a 50 ans, c'est le général de Gaulle qui avait émis le souhait d'y accueillir les chefs d'Etat étrangers. 

Et un curieux cadeau

Le président chinois ne quitte pas la France les mains vides. En guise de cadeau, le président français a offert à son homologue un buste en terre cuite : celui du général de Gaulle. Etonnant de la part d'une personnalité socialiste. De Gaulle a été le premier chef d'Etat occidental à avoir établi des relations diplomatiques avec la Chine communiste en 1964. Pour son épouse, Peng Liyuan, le président français a opté pour un vase bleu en porcelaine de Sèvres.

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