Ce que l'on sait de l'attentat-suicide qui a frappé un lycée français à Kaboul
L'attentat aurait fait au moins un mort. Le Quai d'Orsay parle de plusieurs victimes et affirme qu'aucune d'entre elles n'est française. La police de Kaboul parle de 15 à 20 blessés.
Un attentat-suicide perpétré dans l'enceinte du lycée français Esteqlal de Kaboul (Afghanistan) a fait au moins un mort, ont annoncé les autorités afghanes, jeudi 11 décembre. Le Quai d'Orsay précise qu'aucune victime n'est française. Francetv info détaille ce que l'on sait de cet assaut qualifié "d'odieux" par François Hollande.
Que s'est-il passé ?
Un kamikaze s'est glissé dans la foule et s'est fait exploser en fin d'après-midi lors d'une représentation théâtrale au centre culturel français de Kaboul, qui se trouve dans le lycée Esteqlal, une des institutions d'enseignement les plus connues du pays, un symbole de la coopération culturelle franco-afghane.
L'assaillant, un adolescent âgé de 15 à 17 ans, était rentré en dissimulant les explosifs sous ses vêtements, selon la police. L'explosion a rempli l'auditorium de fumée et a provoqué une évacuation en urgence des spectateurs au milieu des débris, selon des témoins. La zone a rapidement été bouclée par les forces de l'ordre.
Quel est le bilan ?
Le ministère de l'Intérieur afghan et la police de Kaboul font état d'un mort et de 15 à 20 blessés. De son côté, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, affirme qu'il y a eu "plusieurs" morts, tout en précisant qu'aucune victime française n'est à déplorer. Un ressortissant allemand fait partie des blessés, s'accordent à dire les autorités françaises et afghanes.
Qui sont les auteurs ?
L'attentat a été revendiqué par le porte-parole des talibans Zabihullah Mujahid dans un e-mail envoyé aux médias. Il a déclaré que la pièce de théâtre (Battement de cœur, le silence après l'explosion) avait été prise pour cible parce qu'elle "insultait les valeurs islamiques et diffusait de la propagande sur les opérations jihadistes, en particulier les attentats-suicides".
Le chef de la police de Kaboul a indiqué que la sécurité avait été fortement renforcée en prévision de la représentation théâtrale.
Quelles sont les réactions ?
"Je condamne l'attentat odieux qui s'est produit dans l'enceinte de l'Institut français d'Afghanistan", a déclaré François Hollande, dans un communiqué de l'Elysée. "En prenant pour cible ce lieu de dialogue, c'est la culture et la création que les terroristes ont visées", a estimé le chef de l'Etat, exprimant "la solidarité de la France aux victimes et à leurs familles".
"En s'attaquant à un symbole de la culture et de l'universalité des valeurs portées par la France, les terroristes montrent une nouvelle fois qu'ils véhiculent un message de haine et d'obscurantisme. Cet acte lâche renforce la France dans sa détermination à lutter contre la barbarie", a condamné le Premier ministre Manuel Valls.
Dans quel contexte a eu lieu cet attentat ?
L'attaque du lycée Esteqlal survient peu après un attentat-suicide contre un autobus militaire, dans lequel six soldats ont trouvé la mort, selon les autorités.
La capitale afghane est le théâtre d'une recrudescence des violences à quelques jours du retrait définitif des dernières troupes de l'Otan. Au plus fort de la présence de la coalition, en 2011, quelque 140 000 soldats de l'Otan (dont des soldats français) étaient présents en Afghanistan. Une force résiduelle d'environ 12 000 soldats, dont 9 800 Américains, doit rester sur place après décembre 2014, dans une mission de soutien et de formation de l'armée afghane.
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