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Amnesty International appelle à un "sursaut citoyen" face à l'inaction des "grandes puissances"

Dans son rapport annuel, publié mercredi, l'ONG estime que "les Etats les plus puissants se replient sur leurs intérêts nationaux au détriment de la coopération et de la solidarité internationales". 

Article rédigé par Louis San
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des manifestants anti-Trump à New York (Etats-Unis), le 20 février 2017. (EDUARDO MUNOZ / REUTERS)

Elle évoque une "période particulièrement noire". Dans son rapport annuel, publié mercredi 22 février, l'ONG Amnesty International s'inquiète de l'inaction des instances internationales et des grandes puissances mondiales. Selon elle, "les Etats les plus puissants se replient sur leurs intérêts nationaux au détriment de la coopération et de la solidarité internationales qui fondent l’ordre mondial depuis la seconde guerre mondiale".

"Marche arrière" des Etats

D'après Amnesty International, "la majorité des Etats, même s’ils prétendent encore défendre les droits humains, font, en fait, marche arrière, renient leurs engagements". L'organisation écrit que "le conseil de sécurité des Nations unies est ainsi paralysé par des rivalités internes" avec, in fine, des conséquences "dramatiques" "pour l’ensemble des droits humains".

Progressivement, le monde s’habitue à ce que la communauté internationale soit incapable de mettre un terme aux massacres en Syrie, au Yémen ou encore au Soudan du Sud.

Amnesty International

dans son rapport annuel 2016-2017

D'après Amnesty International, un "nouvel ordre mondial" est en train de se dessiner, "dans lequel les droits humains sont considérés comme un obstacle aux intérêts nationaux".

"Le monde est confronté à une longue liste de crises, sans que l'on constate une réelle volonté politique de les résoudre", poursuit-elle mentionnant également les conflits en Irak, en Afghanistan, en République centrafricaine ou encore au Burundi.

"Discours de haine" de Trump et d'Erdogan

L'organisme condamne également les "discours de haine" de nombreux dirigeants, comme Donald Trump, aux Etats-Unis, Recep Tayyip Erdogan, en Turquie, ou encore Rodrigo Duterte, aux Philippines. Amnesty International estime qu'ils utilisent une "rhétorique du 'nous contre eux'" qui accuse "les minorités, les migrants ou les réfugiés" d'être les responsables de l'instabilité économique ou de l'insécurité.

Salil Shetty, secrétaire général d'Amnesty International, dénonce "des discours remplis d'accusations instillant la peur et désignant des boucs émissaires, propagés par ceux qui cherchaient à prendre le pouvoir ou à le conserver à tout prix, ou presque".

Les militants anti-apartheid comme modèle

Face à ce bilan très sombre, où "il est aussi assez peu probable que des grandes puissances usent de leur influence pour protéger les droits fondamentaux", Amnesty International appelle à un "sursaut citoyen". Elle prend pour modèle les mobilisations des "défenseurs des droits civils aux Etats-Unis" ou encore "des militants anti-apartheid en Afrique du Sud".  

Nul n'est capable de résoudre tous les problèmes du monde, mais nous avons toutes et tous la possibilité de faire changer les choses là où nous vivons.

Amnesty International

dans son rapport annuel 2016-2017

Pour Amnesty International, chacun peut agir "à son échelle" car "la ligne de front est partout" : "L’indignation de chacun doit provoquer des actions de solidarité qui défient les personnes au pouvoir afin de protéger les droits humains."

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