Thaïlande : ce que l'on sait de l'attentat de Bangkok
Une bombe a fait au moins 20 morts, lundi, près d'un sanctuaire hindouiste situé dans le centre de la capitale thaïlandaise.
Pour le ministre de la Défense thaïlandais, "les gens qui ont fait ça visaient les étrangers pour porter atteinte au tourisme et à l'économie". Un attentat a fait au moins 20 morts près d'un sanctuaire dans le centre-ville de Bangkok, lundi 17 août. L'engin a explosé en début de soirée (vers 18h30, heure locale) dans la capitale thaïlandaise.
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Que sait-on des victimes ?
Le bilan, encore provisoire mardi matin, est d'au moins 20 morts et 125 blessés, selon la police, citée par l'AFP. 14 des personnes décédées sont mortes sur le coup, sur le site de l'explosion. Au moins deux Malaisiens, un Singaporien, un Chinois, un Philippin ont été tués ainsi que dix Thaïlandais. Peu après le drame, plusieurs corps démembrés étaient visibles sur les lieux du drame.
Où l'explosion s'est-elle produite ?
L'explosion s'est produite lundi, peu après 18h30, heure locale, dans le centre de la capitale thaïlandaise, sur un grand carrefour situé au milieu de centres commerciaux et de gratte-ciel. L'attentat visait un sanctuaire hindouiste dédié au dieu Brahma. "C'est un temple hindouiste connu, et c'était l'heure de pointe", explique à francetv info Eric Seldin, producteur pour Thaïcam, qui se trouvait à proximité des lieux au moment de l'attentat.
La bombe a explosé au moment où de nombreux touristes et fidèles se pressaient dans ce sanctuaire à ciel ouvert. La rue, au-dessus de laquelle passe le métro aérien, était jonchée d'éclats de verre et plusieurs motos carbonisées gisaient sur la chaussée. La bombe contenait probablement 3 kg d'explosifs et "visait à tuer autant de personnes que possible, puisque le sanctuaire est bondé aux alentours de 18-19 heures", a déploré mardi matin un porte-parole de la police.
"J'étais en train de dîner à l'hôtel Hyatt, à 70 m environ de l'intersection de Ratchaprasong, quand j'ai entendu une explosion très forte", confie à francetv info Eric Seldin. "On a l'habitude d'entendre beaucoup de bruit dans ce quartier, mais jamais rien d'aussi fort, tout le monde est sous le choc", poursuit cet Américain, qui réside à Bangkok depuis vingt-trois ans.
L'attentat a-t-il été revendiqué ?
D'après le chef de la junte et Premier ministre, Prayuth Chan-ocha, la police est à la recherche d'un suspect apparaissant sur les images de vidéosurveillance, "originaire du nord-est du pays et membre d'un groupe opposé à la junte". Le nord-est de la Thaïlande, la région de l'Issan, est le bastion des Chemises rouges, qui soutiennent l'ancien gouvernement chassé du pouvoir après des mois de manifestations suivies par un coup d'Etat militaire en 2014.
Depuis mai 2014, la Thaïlande est gouvernée par une junte militaire qui a pris le pouvoir pour mettre fin à plusieurs mois de contestation meurtriers. Le pays reste tendu et profondément divisé après près d'une décennie de troubles politiques, conclus par deux coups d'Etats. L'ancien Premier ministre exilé Thaksin Shinawatra et toute sa famille sont notamment au cœur des fractures du royaume. Thaksin Shinawatra a remporté toutes les élections depuis 2001, mais il est détesté par l'élite, notamment de Bangkok.
Le sud de la Thaïlande est également en proie à un conflit, oublié sur la scène internationale, qui a fait plus de 6 300 morts depuis 2004. Il frappe indistinctement les bouddhistes (largement majoritaires dans le pays) et les musulmans, soldats et civils, dans cette région qui était rattachée à la Malaisie jusqu'au début du XXe siècle. Les attentats y sont fréquents, mais il n'y a jamais eu une attaque confirmée à l'extérieur de cette région, malgré les années de guerre.
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