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Sur Twitter, des jeunes noirs américains dénoncent le racisme des médias

Suite à la mort du jeune Mike Brown, abattu par la police, des internautes pointent du doigt la fausse image de voyou que donnaient de lui les photos utilisées par les médias

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un montage photo posté sur Twitter par l'utilisateur @Heartbreak_Rell, un marine américain, accompagné du hashtag #IfTheyGunnedMeDown. (@HEARTBREAK_RELL / TWITTER)

Des émeutes secouent depuis deux nuits la ville de Ferguson (Missouri) aux Etats-Unis, après que Mike Brown, un jeune homme de 18 ans, a été tué samedi 9 août par un policier alors qu'il n'était pas armé. Si la colère de la communauté noire américaine vise avant tout les policiers, le traitement médiatique de l'affaire a également choqué. Sur les réseaux sociaux, un hashtag - #IfTheyGunnedMeDown (s'ils m'abattaient) - dénonce la tendance des médias à mettre en avant l'image la moins flatteuse des jeunes noirs victimes de faits divers.

Un geste de paix présenté comme un signe de gang

En cause, cette photo du jeune Mike Brown, à gauche, largement diffusée par les chaines de télévision dans les heures qui ont suivi sa mort. Il y effectue un signe de paix, mais que les spectateurs non-initiés peuvent facilement confondre avec les signes distinctifs des gangs, une confusion entretenue par les médias conservateurs. Pourtant, la page Facebook du jeune homme ne manquait pas de photos de lui avec sa famille ou lors de sa remise de diplomes au lycée. Bon élève, Mike Brown aurait du commencer les cours à l'Université le 11 août.

D'autres jeunes noirs américains se sont emparés de la polémique sur Twitter, postant à chaque fois deux photos d'eux, et deux facettes de leur personnalité : des jeunes au visage fermé et à l'air parfois menaçant d'un côté, des élèves studieux et des citoyens modèles de l'autre. Et s'interrogent : laquelle de ces deux photo les médias utiliseraient-ils s'ils étaient eux-mêmes tués par la police ? Façon de remettre en cause, avec une ironie amère, leur image dans la société américaine. Une image qui les met parfois en danger de mort : c'est ce que montrait déjà, en 2012, l'affaire Trayvon Martin.

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