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Pérou: El Niño oblige les cadavres du cimetière de Trujillo à déménager

En 1998, à cause d'El Niño, le cimetière de Trujillo au nord du Pérou a débordé et des corps s'étaient retrouvés en centre ville. Quinze ans plus tard, en prévision du même phénomène météorologique qui s'annonce comme redoutable, une commission parlementaire prend les devants et demande à la municipalité de déplacer un millier de cadavres.
Article rédigé par Véronique le Jeune
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Un cercueil en équilibre au-dessus du vide: cela se passait en 1998, après le passage du courant chaud El Niño, au cimetière Mampuesto de Trujillo, au nord du Pérou.

	  (Eduardo VERDUGO / AFP)

Mi-novembre 2015 à Genève, l'ONU a averti que l'épisode actuel d'El Niño, qui a commencé à sévir, est l'un des plus puissants à avoir été observé depuis 1950.


El Niño, qui survient tous les deux à sept ans, a été baptisé ainsi en raison de l'époque de sa venue au large du Pérou. C'est en effet en décembre autour de Noël que «L'enfant Jésus» se manifeste, parfois avec fureur.

«Ces faits tragiques ne peuvent se reproduire»
«Lors de l'épisode de 1998 d'El Niño, l'eau s'est accumulée dans le cimetière avant de finalement déborder, occasionnant un déluge de cercueils et de cadavres jusqu'à la place principale de Trujillo», raconte à l'AFP le président de la commission spéciale pour le phénomène El Niño au Parlement péruvien, Virgilio Acuna.

«Ces faits tragiques ne peuvent se reproduire, nous allons faire appel au maire pour qu'il trouve une solution avec l'entreprise en charge de l'exploitation du cimetière», prévient M. Acuna. Des parlementaires se sont rendus dans le cimetière Mampuesto, situé à l'extérieur de Trujillo à quelques km de l'océan Pacifique, pour évaluer les dommages que pouvaient engendrer des pluies intenses dans la zone.


Les vivants ont aussi beaucoup à craindre
Par ailleurs, dans certains quartiers de la ville où de nombreuses constructions illégales ont vu le jour, près de 150.000 personnes sont en danger de mort. Des carrières ont été creusées et des habitations érigées à proximité et parfois même dans le lit des trois rivières avoisinantes. Avec les fortes pluies attendues, les autorités craignent des coulées de boue meurtrières. La ville de Trujillo, devenue en 1998 le symbole des effets dévastateurs d'El Niño, pourrait en 2015 accentuer encore l'effet de désolation qui avait tant choqué le pays à l'époque.

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