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Vidéo "Une structure très systématique" : une spécialiste des ouragans décrypte les images filmées dans l'œil de Dorian

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oeil de dorian explications de caroline muller
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Article rédigé par Louis San
France Télévisions

L'armée de l'air américaine a partagé des images impressionnantes tournées au cœur de l'ouragan Dorian. Pour mieux comprendre le phénomène et l'intérêt de ces missions si dangereuses, franceinfo a interrogé Caroline Muller, chercheuse CNRS au Laboratoire de météorologie dynamique.

D'immenses nuages qui s'élèvent dans le ciel, des vents calmes et un ciel bleu. L'armée de l'air américaine a partagé des images tournées dans l'œil de l'ouragan Dorian alors qu'il était encore en catégorie 5, avant d'être rétrogradé en catégorie 2, mardi 3 septembre.

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Alors que l'ouragan poursuit sa route vers la Floride, franceinfo a interrogé Caroline Muller, chercheuse CNRS au laboratoire de météorologie dynamique (LMD) pour mieux comprendre ces images et l'intérêt d'une mission aussi dangereuse, l'avion ayant affronté des vents d'environ 300 km/h.

Comme les gradins d'un immense stade

La masse nuageuse est impressionnante : les spécialistes parlent de stadium effect, l'agencement des nuages rappelant les gradins dans un immense stade. "La structure est très systématique avec l'œil du cyclone qui n'a pas de couverture nuageuse haute, éventuellement des nuages bas, mais pas de nuages hauts. Et on a une transition très abrupte : c'est cela qui fait cette forme si spectaculaire et si singulière, avec le mur nuageux qui s'étend jusqu'à la haute atmosphère", explique Caroline Muller à franceinfo.

En effet, les images prises dans l'ouragan Dorian ressemblent fortement à celles de Michael, en 2018, ou encore de Irma, en 2017.

Mais comment les pilotes de l'armée de l'air américaine, surnommés hurricane hunters (chasseurs d'ouragans), parviennent-ils à se rendre au cœur du cyclone ? Deux éléments permettent aux avions de voler malgré tout, selon Caroline Muller. D'une part, les vents les plus violents se situent au niveau du sol et sont moins intenses en altitude. D'autre part, elle souligne que les vents qui soufflent dans un cyclone sont principalement horizontaux alors que ceux qui donnent des difficultés aux avions sont davantage les vents verticaux. "Mais ces vols ne sont pas sans danger", insiste-t-elle.

"Mieux comprendre pour mieux prévoir"

Braver ces éléments extrêmes est important car réaliser des mesures dans l'œil du cyclone apporte des détails sur sa structure verticale, les températures, la pression, la pluie, la taille des gouttes ou encore la composition du mur nuageux, détaille Caroline Muller.

Autant d'éléments qui aident les scientifiques à "mieux comprendre pour mieux prévoir" le comportement de l'ouragan visité, explique la chercheuse. Mais des progrès restent à faire : "Ces dernières années, on a vu une amélioration de la prévision des trajectoires. En revanche, sur l'intensité, notamment sur l'intensification rapide des cyclones, on a toujours un défi scientifique majeur", concède-t-elle.

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