Présidentielle au Zimbabwe : l'opposition conteste la réélection du président sortant, dénonce des irrégularités et revendique la victoire
Le chef de l'opposition au Zimbabwe, Nelson Chamisa, a contesté dimanche 27 août la réélection officiellement annoncée la veille du président sortant, Emmerson Mnangagwa. Il a revendiqué la victoire, à l'issue d'un scrutin aux nombreux dysfonctionnements, dont la régularité a été mise en cause. Emmerson Mnangagwa a été reconduit pour un second mandat avec 52,6% des suffrages exprimés, contre 44% en faveur de son adversaire, selon les résultats annoncés tard samedi par la commission électorale. L'opposition avait immédiatement affirmé ne pas avoir entériné ces résultats "faussés".
"Nous avons gagné cette élection. Nous sommes les leaders. Nous sommes même surpris que [Emmerson] Mnangagwa ait été déclaré vainqueur (...) Nous avons les vrais résultats", a déclaré Nelson Chamisa, avocat et pasteur de 45 ans, lors d'une conférence de presse dimanche à Harare.
Les Zimbabwéens se sont rendus aux urnes mercredi et jeudi pour choisir leur président et leurs députés. La bataille opposait principalement la Zanu-PF, au pouvoir depuis l'indépendance en 1980, et la Coalition des citoyens pour le changement (CCC) de Nelson Chamisa, plus grand parti d'opposition. "Nous savions que nous allions participer à des élections entachées d'irrégularités. Nous avons une liste électorale incorrecte, un découpage des circonscriptions bancal. Le scrutin a été entaché d'anomalies. L'environnement électoral était biaisé", a énuméré l'opposant.
La "transparence" du scrutin entachée, selon les observateurs internationaux
Emmerson Mnangagwa, qui s'est exprimé plus tôt dans la journée depuis le palais présidentiel, a défié ceux contestant sa réélection d'aller en justice : "Ceux qui estiment que la course ne s'est pas déroulée correctement doivent savoir où aller".
Les observateurs internationaux ont souligné de "graves problèmes" et la violation de "nombreuses normes internationales" régissant des élections démocratiques, entachant la "transparence" du scrutin. Selon les observateurs de l'Union européenne, d'Afrique australe et des pays du Commonwealth, des électeurs étaient introuvables sur les listes. D'autres ont été la cible d'intimidations dans les bureaux. Le vote s'est malgré tout tenu dans un contexte "calme et pacifique", ont-ils souligné.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.