: Vidéo Ouganda : une gay pride organisée malgré les lois anti-homosexuels
Sur invitation seulement, l'événement a rassemblé une centaine de personnes dans un jardin botanique à un kilomètre du palais présidentiel.
Dansant sur les bords du lac Victoria pour leur gay pride, les militants de la cause homosexuelle en Ouganda ont célébré samedi 9 août l'annulation d'une nouvelle législation anti-homosexualité. "C'est l'occasion de nous retrouver. Tout le monde devait se cacher à cause de la loi contre l'homosexualité", a déclaré Sandra Ntebi, l'une des organisatrices de l'"Uganda Pride", la première depuis l'annulation surprise de la nouvelle loi, décidée la semaine dernière par la Cour constitutionnelle. Le gouvernement a fait appel de la décision de justice.
"C'est un jour de fête pour chacun d'entre nous", a-t-elle ajouté en se félicitant que la police ait autorisé l'événement. Sur invitation seulement, celui-ci a rassemblé une centaine de personnes dans un jardin botanique à un kilomètre du palais présidentiel d'Entebbe, à 35 km de Kampala, la capitale. "L'Ouganda a ses homosexuels. Il faut vous y faire", disait un auto-collant.
La prison à vie prévue pour les homosexuels
Cette gay pride célébrait une rare bonne nouvelle pour la communauté homosexuelle dans un pays où les relations sexuelles entre personnes du même sexe, déjà passibles de la prison à vie depuis plus d'un demi-siècle, étaient tombées sous le coup d'une nouvelle législation durcissant encore la répression. Jugeant que le quorum de députés requis pour son adoption n'avait pas été réuni, la Cour constitutionnelle avait annulé le 1er août la loi votée au Parlement en décembre 2013 et promulguée en février dernier par le président Yoweri Museveni.
Dénoncée comme "abominable" par les groupes de défense des droits de l'homme, la loi maintenait la prison à vie pour les homosexuels et y ajoutait la répression de la "promotion de l'homosexualité" ainsi que l'obligation de dénoncer les homosexuels. Selon ses critiques, le président Museveni avait promulgué la législation en vue de la présidentielle de 2016, qui marquera sa 30e année au pouvoir, dans un pays où l'homophobie, ouvertement relayée par les puissantes Eglises évangéliques, est largement répandue.
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