: Vidéo Présidentielle en Tunisie : deux outsiders face à une urgence économique et sociale
Les Tunisiens sont appelés aux urnes, dimanche, pour le second tour de l'élection présidentielle qui oppose deux candidats aux antipodes. Un scrutin qui intervient dans un contexte très tendu en Tunisie.
En Tunisie, sept millions d’électeurs sont appelés, dimanche 12 octobre, à élire pour cinq ans leur nouveau président. Après que les islamistes d'Ennahda ont vu leur candidat éliminé au premier tour, ce duel final oppose un juriste inconnu, Qaïs Saied, soutenu par Ennahda, à un homme d’affaires sulfureux et controversé, Nabil Karoui.
Les Tunisiens ont assisté à une étrange campagne. Nabil Karoui a été emprisonné pour fraude fiscale et blanchiment d’argent et n’a été libéré que trois jours avant le scrutin. Pour respecter l’égalité de traitement avec son adversaire emprisonné, Qaïs Saied est resté silencieux et n’a pas fait campagne. Lors du débat télévisé entre les deux candidats, l’avant-veille du scrutin, une première en Tunisie, Nabil Karoui s’est présenté comme un homme pragmatique et défenseur des pauvres. Qaïs Saeid s’est voulu le défenseur du droit et l’intégrité morale.
Un contexte économique et social très tendu
Cette présidentielle intervient dans un contexte très tendu pour la Tunisie. L’économie est à la dérive, malgré une aide annuelle de 300 millions d’euros de l’Union européenne. Le chômage de masse des jeunes, autour de 35%, mais aussi l’inflation (plus de 7% officiellement) déstabilisent profondément la société. Pour cette électrice rencontrée dans les rues de Tunis, le plus grand défi du prochain président sera essentiellement de faire travailler les jeunes. "C'est urgent ! On a beaucoup de jeunes qui ont fait des études, qui ont des diplômes, jusqu'au doctorat et qui sont au chômage", se désole-t-elle.
On a des jeunes qui se suicident à cause du chômage. Donc, pour moi, c'est une urgence, vraiment.
Une électrice tunisienneà franceinfo
Aux difficultés intérieures s’ajoute un contexte régional préoccupant avec la guerre civile libyenne et les manifestations monstres en Algérie. "La menace terroriste reste élevée", selon un diplomate européen, alors que 15% du budget de l’État sont consacrés à la défense et à la sécurité. "Nous on veut la paix. On veut rester tranquilles, on ne veut pas de la vie chère, on veut la tranquillité, pas les problèmes. On veut un président qui aime son peuple et c'est tout", résume une Tunisienne.
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