Soudan : "Plusieurs centaines" de ressortissants français prisonniers des combats, le quai d'Orsay leur conseille de "rester confinés chez eux"
"Les ressortissants français sont plusieurs centaines" au Soudan, a indiqué mercredi 19 avril sur franceinfo Anne-Claire Legendre porte-parole du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères alors que les combats au Soudan entre l’armée régulière et des paramilitaires ont fait 200 morts en quatre jours. "Nous sommes en contact avec eux. Il y a une cellule de crise qui a été ouverte dès le début des combats", a-t-elle expliqué.
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Les combats dans les rues de la capitale Khartoum font rage entre les troupes du général Abdel Fattah al-Burhane, à la tête du pays depuis le putsch de 2021, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo. "Notre consigne" auprès des ressortissants français, "c'est évidemment de rester confinés chez eux, puisque les combats qui se poursuivent dans les rues rendent toute circulation trop dangereuse", a-t-elle expliqué. "Il n'y a pas eu de Français pris à partie", pour l'instant selon elle.
"Il faut une trêve humanitaire, il faut un cessez-le-feu"
L'Organisation mondiale de la santé a dénoncé les bombardements contre les infrastructures hospitalières et les pillages. L’ONG Médecins sans frontières (MSF) a été elle-même victime de ces pillages. Anne-Claire Legendre appelle à l’ouverture d’un "corridor" pour venir en aide à la population. "Il faut une trêve humanitaire, il faut un cessez-le-feu. C'est vraiment la demande qui est faite par toute la communauté internationale", a-t-elle indiqué.
"L'objectif aujourd'hui est de faire pression sur les belligérants pour obtenir cette trêve humanitaire."
Anne-Claire Legendre porte-parole du ministère de l’Europe et des Affaires étrangèressur franceinfo
Le général Mohamed Hamdane Daglo, dit "Hemedti", est réputé proche de la Russie et du groupe Wagner. La porte-parole du ministère des Affaires étrangères n'a pas souhaité commenter une éventuelle influence de Moscou dans le conflit : "Je n'ai pas d'information à partager à cet égard. Nous serons évidemment très vigilants sur ce point. Mais à ce stade, ce sont les belligérants soudanais qui doivent prendre ces décisions et accepter d'accorder un accès humanitaire et surtout de mettre un terme immédiat aux combats sur le terrain."
"Notre ambassade mentionnait à nouveau ce matin des combats intenses à Khartoum", a-t-elle indiqué. Selon les Nations unies, les combats ont fait 185 morts parmi les civils et plus de 1 800 blessés. Pour l’instant, "on ne peut pas aujourd'hui évaluer les déplacés à l'intérieur du pays", a-t-elle indiqué.
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