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Le nombre de morts du sida pourrait doubler en Afrique subsaharienne pendant la pandémie de coronavirus, prévient l'ONU

La lutte au long cours contre le sida pourrait faire les frais des moyens engagés contre le Covid-19, apparu en Chine fin 2019 et aujourd'hui répandu dans le monde entier. C'est l'inquiétude exprimée par les Nations-unies.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Dans un centre du traitement du sida à Harare au Zimbabwe, un jeune patient testé positif reçoit son traitement, le 24 juin 2019. Le pays connaît un taux annuel de contaminations au VIH parmi les plus élevés au monde. (JEKESAI NJIKIZANA / AFP)

Le nombre de décès causés par le VIH pourrait doubler en Afrique subsaharienne, si l'accès des malades aux traitements était perturbé par la pandémie de nouveau coronavirus, venue de Chine, a prévenu l'ONU le 11 mai 2020.

Du jamais vu depuis 2008

Une perturbation de six mois dans l'accès aux antirétroviraux pourrait entraîner plus de 500 000 morts supplémentaires dans la région sur une année, entre 2020 et 2021, s'ajoutant aux 470 000 décès déjà recensés en 2018, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Onusida. Du jamais vu depuis 2008, lorsque 950 000 personnes étaient mortes du sida dans cette zone du continent.

En 2018, année des dernières données statistiques disponibles, 25,7 millions de personnes vivaient avec le VIH en Afrique subsaharienne, dont 16,4 millions bénéficiaient d'un traitement antirétroviral.

Une rupture des campagnes de prévention, d'accès aux soins et aux traitements pourrait par ailleurs effacer les progrès réalisés dans la prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant. Et ce alors que le nombre d'enfants infectés a baissé de 43% entre 2010 et 2018, passant de 250 000 à 140 000 enfants. Les infections infantiles pourraient bondir de 37% au Mozambique, de 78% au Malawi et au Zimbabwe, ainsi que de 104% en Ouganda.

Le risque existe que les victoires remportées dans la lutte contre le sida soient sacrifiées au cours de la bataille contre le Covid-19

Winnie Byanyima, directrice exécutive de l'Onusida

dans un communiqué

La perte d'emplois pourrait encourager le commerce du sexe... sans protection

Début mai déjà, l'Onusida avait appelé les gouvernements à "ne pas faiblir dans leurs efforts de prévention du VIH et garantir que les populations continuent d'avoir accès aux services nécessaires pour éviter toute infection, discrimination et violence, mais aussi pour être en mesure de jouir de leur santé sexuelle et de la reproduction ainsi que des droits afférents".

"La perte à grande échelle de revenus et d'emplois pourrait se traduire par une augmentation des relations sexuelles rémunérées, du commerce du sexe et de l'exploitation sexuelle. Cela exposera des personnes à un risque accru de contracter le VIH, sauf si elles disposent des moyens de se protéger", s'inquiétait alors l'agence onusienne.

Depuis l'apparition du virus du sida, il y a plus de 35 ans, 78 millions de personnes ont été infectées et 35 millions sont décédées, selon l'Onusida.

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