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Ghana: son cours d'informatique avec une simple craie fait le tour du monde

Dans l'école du village où enseigne Owura Kwadwo, près de Kumasi (sud du Ghana), il n'y a aucun équipement informatique. Pas découragé pour si peu, l'instituteur s'est servi du tableau noir et des craies de couleur pour représenter une copie d'écran complète et tenter de familiariser ses élèves avec l'usage d'un ordinateur. Son initiative astucieuse a enthousiasmé les réseaux sociaux de la planète
Article rédigé par Véronique le Jeune
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min

Les encouragements et messages de félicitations sont arrivés dans toutes les langues sur la page Facebook d'Owura Kwadwo, diplômé en Arts visuels. Celle où il avait posté sa démonstration sous le titre L'enseignement des TIC (technologies de l'information et de la communication) à l'école du Ghana est très drôle



«Je fais cela pour que mes élèves comprennent ce que j'enseigne, explique-t-il, et pour leur donner une image de ce qu'ils verraient s'ils étaient devant un écran».

La création d’un document Word virtuel semble faire mouche car les enfants, dit l'enseignant, apprécient son cours et assimilent bien le traitement de texte. Passionné et zélé, aux dires de ceux qui le connaissent, Owura Kwadwo n'a qu'une idée en tête: que ses élèves, qu'«il aime», réussissent.

Chaque jour, raconte-t-il, «je m’assure qu’ils comprennent tout bien avant de quitter la classe».

Inégalité de traitement entre les écoles au Ghana
Son récit a en tout cas eu pour effet immédiat de déclencher chez de nombreux internautes des dons en matériel informatique pour son école.

Une générosité dont il veut faire profiter d'autres établissements ruraux démunis. «Il y a beaucoup d’écoles confrontées à ce même problème», explique-t-il, «je peux aussi aider et donner quelques-uns des dons, afin qu’ils puissent également bénéficier de l’enseignement des TIC».

Un enseignement qui, avec des moyens, commence dès le CP dans les pays développés.

L'information, devenue virale, a eu aussi comme conséquence de mettre en lumière l'inégalité de traitement entre les écoles des villes et celles des campagnes au Ghana, pays anglophone d'Afrique de l'Ouest, qui depuis une dizaine d'années a décidé de s'attaquer à la non scolarisation des enfants et aux mauvais résultats des classes primaires.

Deux chantiers qui vont peut-être connaître une accélération à la suite de cette «mauvaise publicité» planétaire.

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